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Un témoignage intéressant

Depuis quelques semaines, Johannes Hoesflot Klaebo, Andrew Musgrave, Lucas Chanavat, pour ne citer qu'eux, veulent faire bouger les choses pour sauver le ski de fond.

Une idée revient régulièrement : créer des teams privées, comme en cyclisme, et laisser les fondeurs porter le maillot national uniquement lors des mondiaux et des JO. 

Evidemment la mise en place d'un tel systême serait une énorme révolution pour la FIS et rien n'indique qu'elle sera d'accord mais vu l'urgence actuelle, on l'a déjà dit, les dirigeants feraient bien se révéiller au plus vite.

Pendant ce temps, David Nilsson, créateur de Ski Classics, et son groupe WSportsMedia, ont tout compris.

Création de ce circuit, arrivée des Teams Pro, retransmissions en direct sur les chaines nationales en Norvège et en Suède, pendant que la coupe du monde de ski fond perd en visibilité avec une diffusion limitée sur des chaines payantes.

Résultat, les stars du circuit Ski Classics sont aujourd'hui beaucoup plus visibles, en Scandinavie, que les stars de la coupe du monde, alors, logiquement, les sponsors mettent le paquet là où ils sont le plus visibles et les fondeurs en profitent.

"Depuis mon arrivée chez Ski Classics, je vis ma meilleure vie." explique Astrid Oyre Slind à VG. "J'ai remporté plus de 60 000 euros de prix en courses et surtout je bénéficie d'un excellent salaire."

Membre du Team pro Aker Daehlie, la Norvégienne toucherait un salaire autour de 15 000 euros par mois. "Le salaire d'Astrid est très bon mais je peux vous assurer que d'autres Team proposent encore plus à certains." ajoute Knut Nystad, qui travaille comme entraineur pour Aker Daehlie.

Astrid Oyre Slind, ancienne membre de l'équipe nationale de Norvège, a longtemps galéré pour boucler ses fins de mois. Aujourd'hui elle gagne beaucoup plus que 95% des fondeurs présents en coupe du monde et apprécie enfin de vivre de son sport.

"Il y a beaucoup de gens qui pensent que c'est fou que tu puisses gagner autant en courant sur de longues distances. J'ai vécu difficilement durant une bonne quinzaine d'année et aujourd'hui j'apprécie de skier sur les plus grandes courses, mais le plus important reste le travail." ajoute Slind.

Martin Sundby, lui aussi interrogé sur la différence entre les petits revenus de la coupe du monde et le circuit Ski Classics, explique que les spécialistes des longues distances qui touchent plus de 60 000 euros par année sont nombreux (en coupe du monde, certains ne gagnent rien)

"Les sponsors ont de la visibilité, les courses passent sur les chaines gratuites, et toutes les marques peuvent inscrire leurs noms où elles le souhaitent sur les combinaisons, c'est un systême qui fonctionne.

En coupe du monde, avec ma combinaison de l'équipe nationale, les sponsors sont invisibles ou presque, en Ski Classics, avec une longue retransmissions TV, je devient une mine d'or pour les marques."

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Tout cela pour souligner une nouvelle fois qu'il est possible de réformer la coupe du monde de ski de fond, de rendre ce sport viable et intéressant pour tout le monde, le public, les annonceurs et les athlètes, à la seule condition de prendre les bonnes décisions.

Le temps des équipes nationales a sans doute vécu...