Quand Johan Olav Botn a franchi la ligne en vainqueur, il a d’abord levé les yeux au ciel, puis il a lâché un cri qui venait de loin, de très loin.
Neuf titularisations en Coupe du monde lors de l’hiver 2023/24, un podium à Soldier Hollow et puis une dernière saison à oublier pour différentes raisons. Mais on l'a dit, ce garçon n'est pas vraiment du genre à lâcher prise.
Il connait son potentiel et ce soir à Östersund, il a enfin pu le démontrer, façon grand champion.
« Franchement, c’est incroyable d’être dans cette situation », a-t-il lâché juste après, encore essoufflé, le sourire jusqu’aux oreilles.
« En Norvège, se battre pour une place dans l’équipe A, c’est l’enfer. Surtout cette saison avec les Jeux en ligne de mire : il n’y a que quatre billets.
J’ai passé des mois à serrer les dents, à me lever tôt, à me coucher tard… Je suis surtout fier d’avoir tenu mentalement.
Là, je peux aborder le reste de la semaine avec les épaules un peu plus légères. »
Et puis il y a eu cette célébration, bras écartés, regard vers le ciel : vingt ans de sacrifices qui sortaient d’un coup.
« Vingt ans que je bosse comme un dingue, a-t-il repris en riant. J’ai 26 ans, j’ai pris mon temps, je ne suis pas un surdoué qui explose à 20 ans.
Mais aujourd’hui, tout ce travail a enfin payé. C’est un soulagement énorme.
J’ai enfin le niveau que j’ai toujours rêvé d’atteindre. »
Et dire qu'en début de semaine il était encore incertain pour ce 20km.
"J'avais mal à la gorge, je me suis isolé du reste de l'équipe et je pensais que ma saison allait encore une fois s'arrêter avant d'avoir commencé."