Il fait partie des quatre Américains qui défendront les couleurs des États-Unis lors des coupes du monde avant Noël.
Pourtant, Kevin Bolger, 32 ans, ne voyagera pas léger : il devra payer de sa poche chaque euro dépensée.
Logement, billets d’avion, nourriture, fartage,… tout. Facture estimée pour la période : environ 8 500 euros.
« C’est complètement dingue », lâche sa compagne, la star suédoise Maja Dahlqvist, dans les colonnes d’Expressen.
L’histoire est aussi cruelle que révélatrice du gouffre qui sépare le ski de fond américain du modèle scandinave.
Après sept saisons dans l’équipe nationale, plus de 130 départs en Coupe du monde, des Mondiaux et des JO au compteur, Kevin Bolger a été purement et simplement rayé des trois équipes nationales (A, B et C) cette année.
Résultat : il court bien sous le maillot USA, mais sans le moindre soutien financier de sa fédération.
« Oui, maintenant je paye le voyage, la bouffe, le fartage, tout », explique-t-il calmement à Expressen.
« C’est difficile de se sentir vraiment intégré à l’équipe quand tu dois sortir ta carte de crédit pendant que les autres ont tout pris en charge. »
Des grosses différences à l'intérieur de l'équipe
À ses côtés à Ruka, ses compatriotes Luke Jager et Zak Ketterson vivent la même galère.
En revanche, JC Schoonmaker, qui a pourtant disputé le même week-end d’ouverture à Gällivare, bénéficie lui du statut « équipe nationale » et voyage aux frais de la fédération.
Depuis son installation à Trondheim avec Maja Dahlqvist, Bolger s’entraîne dans des conditions idéales et court même sous les couleurs du club suédois Falun-Borlänge SK.
Alors sur la neige, il reste l’un des tout meilleurs Américains mais sur le papier et dans le budget fédéral, il n’existe plus.
« Beaucoup de coureurs américains finissent par arrêter simplement parce qu’ils n’ont plus les moyens de continuer. Et c’est vraiment dommage », déplore-t-il
« On perd énormément de talents à cause de ça. »
JC Schoonmaker, touché par la situation de son coéquipier, abonde :
« Kevin est l’un des meilleurs qu’on ait, et pourtant il doit tout payer lui-même. Je partage sa peine, ça va être un sacré fardeau financier.
J’espère que la fédération aura plus de moyens à l’avenir. Pas seulement pour lui, mais pour tous ceux qui viendront après. »