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Assainissement de la Seine : un chantier titanesque et très cher
Depuis près de dix ans, divers acteurs se sont mobilisés pour atteindre le même objectif déterminant : rendre la Seine baignable pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 et un an plus tard, ouvrir quelques points de baignade au public.
Ainsi, en 2015, un plan ambitieux a été mis en place, incluant des projets colossaux, devisés à 1,4 milliard d'euros pour assainir le fleuve.
Mais comme souvent, entre la théorie et la pratique, entre la communication et la réalité, il y a un gouffre. Les eaux de la Seine sont restées très sales durant toutes ces années et on aperçoit enfin quelques progrès sur les dernières semaines.
Une étude récente de l'ONG Surfrider Foundation, spécialisée dans la qualité des eaux, le confirme.
Les analyses, basées sur des prélèvements effectués le 4 juillet, révèlent que les concentrations de bactéries Escherichia coli sont pour la première fois en deçà des seuils préconisés par les fédérations sportives et l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Les niveaux d'entérocoques, un autre indicateur de qualité, sont également en dessous des seuils réglementaires.
Entre septembre 2023 et avril 2024, 13 des 14 prélèvements effectués par la Surfrider Foundation étaient largement au-dessus des seuils recommandés pour la baignade.
La construction de la "cathédrale d’Austerlitz" est à l'origine de ces progrès sanitaires. Ce gigantesque bassin, inauguré en mai dernier, permet de stocker jusqu'à 20 piscines olympiques d’eaux usées en cas de fortes pluies.
Cet ouvrage fait partie intégrante d'un vaste réseau d’infrastructures visant à optimiser le traitement des eaux pluviales avant leur rejet dans la Seine.
Trois autres bassins de grande taille ont été construits le long de la Seine et de la Marne/ De plus, des stations d'épuration ont été modernisées pour améliorer le traitement des eaux usées.
L’un des objectifs était aussi de connecter 23 000 bâtiments au tout-à-l’égout. Malgré des progrès notables, seuls 13 000 raccordements ont été concrétisés à ce jour, selon les informations de Médiapart !
Les bateaux amarrés le long des quais de Seine devaient également être reliés à des systèmes d’assainissement dédiés.
(suite sous la photo)
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La pluie pourrait tout changer
Malgré ces avancées, la possibilité d'accueillir les épreuves de triathlon et de natation en eau libre dans la Seine demeure incertaine, avec des facteurs météos qui vont jouer un rôle déterminant.
Michel Riottot, ancien ingénieur de recherche au CNRS, a exprimé des réserves concernant les impacts des précipitations importantes.
À Paris, les bassins de stockage, comme celui d'Austerlitz, peuvent contenir jusqu'à 1,9 million de m³ d'eau. Toutefois, une pluie de 20 mm peut provoquer des débordements et rendre à nouveau l'eau de la Seine très sale, malgré ces investisements colossaux.
Heureusement, malgré les réticences du comité d'organisation, et sous la pression de plus en plus fort du CIO, un plan B est finalement prévu pour les épreuves de natation en eau libre et le triathlon.
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Un tournant symbolique pour Paris
La baignade d'Anne Hidalgo dans la Seine, en dehors d'une opération de communication savamment orchestrée, pourrait tout de même symboliser une nouvelle ère pour le fleuve et la ville de Paris.
Si les travaux effectués se révèlent efficaces sur la durée, ce qui reste encore à prouver, les Parisiens, courageux, pourront se baigner dans la Seine dès l'année prochaine.
Reste à savoir si tout cela valait la somme de 1,4 milliard d'euros...