Kristina Reztsova sans concession
Double médaillée olympique à Pékin en 2022, la biathlète Russe se montre pessimiste et sans concession sur l'évolution du biathlon dans son pays, par rapport au niveau international.
Selon Retzsova, le fait d'être interdit de coupe du monde et IBU Cup, pénalise énormément les athlètes.
"Nos pistes et nos préparation de ski sont différentes. Il y a d'énormes différences entre ce que nous faisons en Russie et ce qu'ils font en Europe. Nous sommes 100 % en retard en vitesse et en précision.
Surtout si l'on considère la vitesse moyenne en Russie : ces chiffres sont vraiment désastreux.
Certaines filles tirent bien, comme Tamara Derbusheva. Elle tire vite, elle est précise, avec d'excellents pourcentages, mais globalement, nous tirons toutes très lentement : personne ne tire aussi lentement en coupe du monde."
Un retard qui grandit
Kristina Rezstova insiste également sur le côté travail et tous les points à améliorer mais dans la situation actuelle, c'est compliqué.
"Le problème, ce ne sont pas les heures d'entraînement, mais plutôt les objectifs, le manque de confrontation directe avec des athlètes capables de réaliser un tir rapide comme celui montré lors de la coupe du monde.
Je ne dirais pas que nous avons commencé à nous entraîner moins mais nous n'avons pas perdu en efficacité. La vitesse de tir c'est notre principal souci, si on ne travaille pas très fort il sera impossible de rattraper nos concurrentes.
Nous avons toujours été loin derrière sur cet aspect. Mais maintenant, en Europe, ils ont progressé alors que la plupart des Russes sont restées au même niveau : un écart colossal.
Sur une course individuelle nous perdons 40 secondes sur les quatre pas de tir : il est irréaliste de rattraper un tel retard sur skis."

Pas assez de concurrence
Selon Kristina Reztsova, la principale cause est le manque de concurrence : « Quand on rivalise avec les plus forts, on essaie de progresser pour rattraper son retard. En Russie, on peut rivaliser avec les leaders. Mais cela ne suffit pas pour accéder aux compétitions internationales. »
Les Jeux olympiques, de ce point de vue, représenteraient une opportunité sans précédent pour les athlètes de rivaliser avec leurs homologues étrangers ; en attendant, compte tenu de l’incertitude de la situation, il faut les étudier et les analyser de loin.
J'analyse attentivement les indicateurs techniques des compétitions internationales. Mon mari et moi enregistrons souvent des vidéos et les analysons.
Nous cherchons à comprendre leur technique de tir, car ils tirent très vite. J'observe attentivement leurs performances techniques sur la piste.
Aux Championnats du monde, j'ai été surprise par les jeunes, comme le Français Éric Perrot. Il a beaucoup progressé et excellé.
L'équipe de France a également beaucoup progressé en biathlon féminin. Chacune pourrait remplacer l'autre à chaque départ.
Je tiens également à féliciter la biathlète allemande Franziska Preuss, qui a fait preuve d'une grande régularité tout au long de la saison. Lors de ma participation à la Coupe du monde, elle n'était pas aussi régulière."