Un tracé punchy et excitant
Après le Grand Départ de Barcelone, les cinq massifs montagneux du territoire français seront visités :
les Pyrénées, le Massif Central, le Jura et les Vosges précéderont un final alpin sous haute tension au moment d’une double arrivée à l’Alpe d’Huez, incluant une montée inédite par le col de Sarenne à 24 heures de l’arrivée finale à Paris.
Les coureurs de la 113e édition feront partie des premiers touristes pouvant admirer, lors de leur présentation au public, la plus haute tour de la Sagrada Familia fraîchement inaugurée.
Selon la volonté de son créateur Antoni Gaudi, le point culminant de Barcelone reste la colline de Montjuïc.
L’épicentre des Jeux Olympiques de 1992 et point final traditionnel du Tour de Catalogne sera revisité selon deux schémas inédits pour lancer les débats :
D’abord avec un chrono par équipe à la sauce Paris-Nice (1ère étape), puis sur un rendez-vous de puncheurs où les favoris seront déjà contraints à se dévoiler (2e étape).
La proximité du massif pyrénéen invite à s’aventurer rapidement en montagne, mais les pentes et les terrains choisis se prêtent davantage à des matchs entre baroudeurs qu’à une grande explication entre les leaders, que ce soit pour la première arrivée dans la station des Angles (3e étape) ou même pour celle plus ardue qui sera installée au cœur du cirque de Gavarnie (6e étape).
Au bilan de cette séquence, il est même probable que les six premières étapes donnent lieu à six scénarios de course distincts.
Après une bataille rangée attendue à Pau (5e étape), les sprinteurs se retrouveront certainement à Bordeaux (7e étape).
Leur feuilleton particulier est appelé à se poursuivre en Dordogne (8e étape) puis à Nevers (11e étape) et à Chalon-sur-Saône (12e étape), mais ils alterneront les honneurs avec les spécialistes des échappés qui trouveront par exemple leur compte à Ussel (9e étape) ou à Belfort (13e étape).

Les difficultés vont aller crescendo
Cette remontée du pays en diagonale suivant un cap nord-est fixe des rendez-vous de montagne dans le Cantal avec une arrivée au Lioran (10e étape), puis dans le Jura et les Vosges.
Après deux semaines de course, le week-end de tous les possibles se présente pour une prise de pouvoir musclée :
le Markstein, que les coureurs atteindront après avoir souffert dans l’inédite montée du Haag (14e étape) pourrait se révéler aussi décisif que le Plateau de Solaison (15e étape), dont le baptême du Tour aura lieu juste après la montée au Salève.
L’unique contre-la-montre individuel aura pour cadre le Lac Léman (16e étape) et pourrait rebattre les cartes, en vue d’un triptyque alpin en forme de bouquet final.
Le Maillot Jaune ne sera peut-être pas inquiété à Orcières-Merlette (18e étape), mais devra rester sur ses gardes et résister dans le duo d’étapes à l’Alpe d’Huez concocté cette année (19e et 20e étapes).
Aucun itinéraire n’aura approché les 5 000 mètres de dénivelé jusque-là, le trajet dessiné depuis le Bourg d’Oisans en comprend 5 600, en passant par les cols de la Croix de Fer, du Télégraphe et du Galibier, avant de s’attaquer à la station iséroise en empruntant le col de Sarenne.
Après ce programme vertigineux, le week-end final n’est pas terminé, pour les acteurs comme pour les spectateurs. Les Champs-Élysées (21e étape) ne seront en vue qu’après une triple montée à la Butte Montmartre, dont on connaît les vertus dynamisantes.

La montée de Sarenne, empruntée ici par le Tour, n’avait plus été utilisée depuis 2013. À l’époque, c’est Christophe Riblon qui s’était imposé à l’Alpe d’Huez après un doublé historique via le col de Sarenne.