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24 ans d'attente

Après Jean Claude Killy, Michelle Jacot et Luc Alphand, en 1997, Alexis Pinturault a enfin ramené ce gros globe dans le camp Français. Une récompense mérité pour cette immense champion, qui tournait depuis trois ou quatre ans autour de cet exploit.

Depuis ses débuts sur le circuit, le Savoyard s'est construit petit à petit au sein de l'équipe de France avant de créer sa propre cellule d'entrainement avec deux coachs, un kiné, un préparateur physique et un technicien.

Sans oublier l'aide de son épouse Romane pour s'occuper de la logistique, des médias ou des sponsors. 

Il aura fallu de la patience et surtout beaucoup de travail pour obtenir ce trophée qui récompense le meilleur skieur du monde.

"Sur le moment, après le dernier géant, c'est beaucoup de bonheur. Ensuite, il y a la fierté d'avoir accompli un rêve de gosse et une certaine forme de relâchement. Pour moi, gagner le gros globe de cristal, c'était un objectif de carrière que je voulais atteindre." indique t-il à Eurosport.

"Pouvoir le toucher du doigt, c'était beau. Ce sont les émotions que nous véhiculons qui nous rendent heureux."

Ce globe se gagne évidemment avec des victoires, des podiums, des grandes courses mais, autre élément très important, il faut savoir ne pas le perdre lorsqu'on est moins bien, et cela Pinturault l'a appris au fil de sa carrière.

" Il faut savoir faire le dos rond et concrétiser à tout prix quand les choses se passent au mieux." poursuit le Savoyard.

"Quand j'étais plus jeune, même fatigué, j'essayais de tout donner alors que je n'étais pas en état de parer à toute éventualité sur la piste.

Or quand on est fatigué, on réagit moins vite. Et si on n'a pas conscience de ça et qu'on va à fond, on va faire plus de grosses fautes, on va sortir plus facilement.

Cette année, il a fallu accepter par moments d'être fatigué, de skier un peu moins vite. Mais même dans ces moments-là, j'ai réussi à faire des résultats et même un podium, en géant, à Bansko. Quand on joue des globes, c'est extrêmement important."

Une telle expérience ne s'achète pas, elle arrive progressivement au fil des années et compte énormément en ski alpin, une discipline ou il faut aussi connaître les pistes, les différentes neiges et les règlages de matériel tout aussi primordiaux.

Devenu le roi du monde, Alexis Pinturault, 34 succès sur le circuit, 9e performer de l'histoire, peut désormais se tourner, libéré, vers d'autres objectifs.