7 et 8 février 2026 : le week-end est coché depuis bien longtemps chez tous les passionnés de ski de fond, excités à l’idée de bientôt ressortir les skis dès les premiers flocons de neige.
Comme depuis de nombreuses années, la journée du samedi sera consacrée aux épreuves en style classique et celle du dimanche au skating (style libre).
Avec pour les deux jours, des distances de 50 km, 25 km et 25 km rando sur des circuits adaptés aux contraintes climatiques et à ses conséquences de plus en plus fréquentes et importantes.
S'adapter au changement climatique
Créée en 1979 (première édition en 1980), La Transjurasienne a plusieurs fois dans son histoire été victime du manque de neige, avec des annulations (1979, 1990, 1993, 2001, 2007, 2016, 2020, 2024), ou des modifications de son tracé originel de 70 km entre Lamoura et Mouthe.
L’accélération du changement climatique a rendu difficile l’organisation avec souvent l’obligation d’attendre les derniers jours pour tracer les parcours.
« Les dernières éditions ont fait évoluer notre réflexion, confirme Pierre-Albert Vandel, président de Trans’Organisation.
Le bilan sur ces dix dernières années est marqué par plusieurs annulations, la dernière en 2024, ou des modifications comme l’an dernier où nous avons dû tracer une boucle de 13,3 km à parcourir plusieurs fois, sur le site de départ et d’arrivée de La Darbella (Jura).
Cette répétition du manque de neige ne peut plus être considérée comme un malheureux concours de circonstances mais comme un problème récurrent.
Il semble clair que nous allons vers des hivers plus chauds où l’enneigement risque d’être aléatoire. »

Une Transju sur 50km
« Nous avons donc choisi de nous concentrer sur un 50 km attractif entre Lamoura et les Rousses, afin d’avoir davantage de chances de pouvoir organiser La Transju.
Nous pouvons même espérer ajouter une boucle sur le plateau des Rousses sans avoir besoin d’aller dans le haut de la forêt du Massacre. »
Pas question pour autant de renoncer définitivement à l’histoire de cette épreuve inscrite dans le patrimoine de la discipline et du territoire.
« Notre choix est un choix de raison et non de cœur, assure Pierre-Albert Vandel. Nous le faisons contraints et forcés.
Mais si dix jours avant la course, l’enneigement est suffisant et que nous avons la certitude de pouvoir organiser la Transju’ sur son parcours originel de 70 km entre Lamoura (Jura) et Mouthe (Doubs), bien évidemment, nous le ferons. »
Avec toujours à l’esprit le respect d’une certaine ligne de conduite.
« La Transju’ fait partie du circuit de la Worldloppet qui rassemble les plus grandes courses au monde sur quatre continents, rappelle le président de Trans’Organisation.
Pas de recours à la neige artificielle
«Beaucoup de ces courses ont recours à de l’enneigement artificiel. Nous n’avons pas choisi cette voie.
Pour des questions notamment environnementales, nous préférons rester sur de l’enneigement naturel et sur des pistes fréquentées par tous, tous les jours.
Si cela est nécessaire sur certains secteurs, nous utilisons de la neige de proximité et juste un peu de neige de culture pour des « rustines » dans les aires de départ ou d’arrivée, ou pour des traversées de route.
Organiser une course sur une piste de 70 km a toujours été difficile, mais c’est aujourd’hui un défi. L’équation devient de plus en plus complexe à résoudre. Tout doit être réuni. »
Face à ces nouvelles contraintes, Trans’organisation a d’ailleurs misé depuis plusieurs années sur un développement quatre saisons avec La Transju’Trails (6-7juin 2026) ou La Transju’ Cyclo (5-6 septembre 2026).
Face à ses évolutions et ses nécessaires adaptations, Pierre-Albert Vandel reste pourtant convaincu que la Transju’ restera une grande fête.
« La Transju’ a toujours été basée sur la cohésion territoriale, rappelle-t-il. Elle est le rassemblement de tous. Elle a un sens. »
Celui du partage. Les participants de l’édition 2026 pourront à nouveau le vérifier… et en profiter sans modération.
