Le monde du biathlon pleure la mort d'une athlète hors du commun

Née en 1993 à Garmisch-Partenkirchen, en Haute-Bavière, Laura Dahlmeier a grandi au cœur des Alpes, skis aux pieds.

Le biathlon, elle y est venue par un heureux hasard à 10 ans, quand un ami de la famille l’a emmenée au stand de tir.

Très vite, son talent a éclaté. « Quand ma grand-mère m’a demandé ce que je voulais faire plus tard, j’ai répondu : biathlète », racontait-elle. Elle ne s’était pas trompée.

Laura Dahlmeier jeune

Des débuts tonitruants

À 19 ans, elle intégrait l’équipe de relais allemande aux Championnats du monde de Nove Mesto.

À 20 ans, elle impressionnait en Coupe du monde, décrochant une 7e place pour ses débuts, le point de départ d’une carrière fulgurante.

Laura Dahlmeier va alors enchainer les exploits. En 2015, aux Mondiaux de Kontiolahti, elle remportait l’argent en poursuite et l’or en relais avec Vanessa Hinz, Franziska Preuss et Franziska Hildebrand.

Preuss dira plus tard : « Quand Dahlmeier est montée sur le podium, les autres ont su qu’elles en étaient capables aussi. »

Dahlmeier 2016

Au sommet du monde

L’hiver suivant, elle dominait tout : championne du monde en poursuite, épreuve individuelle, départ groupé, relais mixte et relais, avec une médaille d’argent au sprint.

Aux JO de Pyeongchang en 2018, malgré des pépins de santé et une pression énorme, elle raflait l’or au sprint et en poursuite, plus le bronze à l’individuel.

À seulement 25 ans, elle était déjà au sommet de son art, au sommet de sa discipline.

Laura envisage la retraite après les JO mais finalement elle va repartir pour une dernière saison marquée par sa 20e victoire en Coupe du monde et trois médailles de bronze aux Mondiaux d’Östersund en 2019.

Laura Dahlmeier en relais

Fin de carrière à 26 ans

« J’ai réalisé à ce moment-là que la flamme n’était plus aussi intense qu’au début, que la passion n’était plus aussi intense », expliquait-elle en janvier 2025.

« Je ressens de plus en plus la pression extérieure. J’ai l’impression de ne plus être complètement libre. »

Elle ajoutait : « Je me lasse assez vite si je fais toujours la même chose. Quand les choses se répètent, elles ne m’intéressent plus. »

Laura Dahlmeier JO

Elle devient guide de haute montagne

Après le biathlon, Laura Dahlmeier s’est tournée vers de nouveaux horizons. Elle a étudié les sciences du sport, obtenu des licences d’entraîneur de biathlon.

Elle rejoint les secours en montagne de sa région natale et s’est engagée pour la protection de la nature, recevant l’Ordre du Mérite bavarois en 2021.

À partir de 2023, son diplôme en poche, elle guidait des groupes en montagne et en ski, vivant pleinement sa passion pour les cimes.

Elle s’attaquait alors aux plus grands sommets, comme l’Ama Dablam dans l’Himalaya, qu’elle a gravi en novembre dernier en un temps record de 12h 01, du camp de base à 4 576 mètres jusqu’au sommet à 6 812 mètres, et retour.

« C’était une journée incroyable à tous points de vue. J’ai pu m’abandonner totalement au sentier et à la beauté du paysage », écrivait-elle sur Instagram.

« Mais ce n’était pas une question de records pour moi, c’était ce que j’aime le plus : grimper, observer et me sentir vivante à chaque pas. »

Laura Dahlmeier Himalaya

Laura Dahlmeier a toujours suivi son propre chemin

C’est au Pakistan, sur pentes du Laila Peak (photo du bas) dans les montagnes qu’elle aimait tant, qu’un accident d’alpinisme l’a emportée à seulement 31 ans.

Elle est partie là où elle se sentait la plus vivante, fidèle à sa quête de liberté.

Le monde du sport a perdu une légende, une femme inspirante, une championne qui a vécu pour les sommets.

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