Cinq mois après le tragique accident qui a coûté la vie à Laura Dahlmeier, légende du biathlon allemand, son père Andreas s'est confié, dans SportBild, sur les volontés de sa fille concernant ses funérailles.
L'ancienne double championne olympique, disparue à 31 ans fin juillet lors d'une ascension du Laila Peak (6 096 m) au Pakistan, avait tout prévu de son vivant, reflétant sa personnalité franche et son amour profond pour la montagne.
Frappée à la tête par une pierre lors de la descente, Laura Dahlmeier est probablement morte sur le coup, selon Andreas Dahlmeier, lui-même engagé depuis 40 ans dans le secours en montagne à Garmisch-Partenkirchen.
Impossible de récupérer son corps en raison des conditions extrêmes et des risques pour les sauveteurs, un choix respectant d'ailleurs les souhaits explicites de la jeune femme, qui avait consigné par écrit son refus de toute récupération mettant en danger d'autres vies.
« Laura est enterrée là où elle était heureuse et se sentait libre », confie son père dans une interview émouvante.
« J'imagine que si elle était dans une tombe au cimetière, avec des gens qui passent toute la journée, elle penserait : Mon Dieu, encore quelqu'un, laissez-moi tranquille ! Je crois que Laura l'aurait voulu ainsi, trouver la paix dans les montagnes. »

De son vivant, elle avait organisé sa cérémonie d'adieu
Le 11 août 2025, environ 200 invités triés sur le volet, uniquement ceux qu'elle aimait vraiment, se sont réunis dans l'église de pèlerinage St. Anton à Garmisch-Partenkirchen.
Parmi eux, des amis alpinistes, des membres du secours en montagne, mais aussi d'anciennes coéquipières Maren Hammerschmidt ou Sven Fischer.
Laura avait même choisi la musique : une version adaptée du chant traditionnel Oberreintal, interprétée à la guitare et à l'accordéon, avec un refrain décalé et typique des alpinistes : « Hei mi leckst am Arsch ! ».
Une stèle commémorative a été ensuite érigée dans le parc Kur de Garmisch, où les hommages affluent encore.
« Quand j'y vais, je ne suis jamais seul. La sympathie est toujours immense », raconte Andreas Dahlmeier, âgé de 58 ans, et conscient des risques de l'alpinisme.
« Laura était prudente, mais en montagne, il faut aussi de la chance » indique le papa qui continue lui aussi de pratiquer l'alpinisme.
« C'est ce que Laura voulait : Gardez-moi en mémoire positive, mais la vie continue ! Ne vous enfermez pas, va grimper, Papa ! »
