À cinq mois des Jeux paralympiques d’hiver 2026 à Milan-Cortina, le Comité international paralympique (IPC) a surpris tout le monde ce samedi à Séoul en réintégrant la Russie et le Bélarus comme membres de plein droit.
Une décision votée à la majorité absolue, mettant fin à la suspension partielle imposée à l’automne 2023, qui autorisait les athlètes de ces deux pays à concourir sous bannière neutre à Paris 2024, avec des conditions strictes.
Le comité paralympique russe a salué une décision « juste », dénonçant toute discrimination basée sur la nationalité.
À l’inverse, l’Ukraine, par la voix de son ministre des Sports, Matvii Bidnyi, a fustigé un « trahison des valeurs olympiques », appelant les hôtes européens des Jeux à ne pas tolérer le drapeau russe tant que la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, se poursuit.
Un décret ukrainien interdit d’ailleurs à ses athlètes de concourir face à des représentants russes ou bélarusses sous leurs couleurs nationales.
Historiquement, le drapeau russe est absent des Jeux paralympiques depuis 2014 à Sotchi, à cause d’un scandale de dopage.
En 2016, la Russie avait été suspendue, et ses athlètes ont concouru sous bannière neutre à Pyeongchang 2018 et Tokyo 2021. En 2022, l’IPC avait exclu les deux pays des Jeux de Pékin, juste après l’invasion de l’Ukraine.
Mais pour Milan-Cortina, un retour sous drapeau national reste incertain.
Les six sports paralympiques dépendent de fédérations internationales, comme la FIS (ski alpin, ski de fond, snowboard) ou l’IBU (biathlon), qui n’ont pas réintégré les Russes et Bélarusses, même sous bannière neutre.
De plus, les qualifications pour le para hockey et le curling fauteuil sont presque bouclées. « Ça semble court, les sélections sont bien avancées », confie Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique français, abasourdie par la décision.
L’IPC promet de travailler avec les deux comités pour des « dispositions pratiques », mais tout dépendra des fédérations internationales et de la réattribution éventuelle de quotas.
Pendant ce temps, le Comité international olympique, lui, maintient une ligne stricte : bannière neutre et conditions rigoureuses pour les JO 2026, comme à Paris 2024.
Cette réintégration inattendue est-elle un premier pas vers un retour de la Russie et du Bélarus sur la scène sportive mondiale, malgré le conflit en cours ?