Imaginez : 38 °C ambiants, un bonnet, plusieurs couches de vêtements, et l’ordre de transpirer jusqu’à ce que le corps crie grâce.
Bienvenue dans le heat training, la nouvelle obsession des biathlètes suédois qui veulent transformer la transpiration en or olympique.
Objectif ? Faire grimper la température interne, inonder le maillot, et déclencher les mêmes adaptations sanguines qu’un stage en altitude… sans quitter la plaine.
« J’ai perdu trois litres en un après-midi », raconte Sebastian Samuelsson à Langd.se, lessivé mais conquis.
« C’est… spécial. Trois à quatre litres de sueur par après-midi, c’est énorme. Il faut tout recalculer : hydratation, récupération, sommeil. Mais ça marche. Je me sens déjà plus costaud. »
Dans le vestiaire, on pèse les bidons avant et après chaque séance : les chiffres parlent plus que les mots.
Elvira Öberg, elle, a poussé le curseur à 39 °C de température corporelle.
« Franchement, ce n’est pas la fête. J’ai eu le mal des transports en rentrant, les jambes en coton. Mais l’acclimatation à l’altitude devient beaucoup plus facile. »
« Par contre, évitez le supermarché juste après. Le système immunitaire est à zéro pendant quelques heures. »
L’entraîneur Johannes Lukas pose les règles
« Il faut faire attention. Si quelque chose se passe mal, si un athlète est dans le rouge, on coupe tout de suite. On flirte avec la fièvre et si on dépasse la ligne, c’est l’hôpital. »
Oubliez le jogging en doudoune improvisée : ici, chaque degré et chaque minute sont calibrés.
Capteurs, protocoles médicaux, suivi cardiaque… c’est de la science, pas du folklore. Et ce n’est pas adapté à tout le monde.
« Les jeunes, les amateurs, passez votre tour. Priorisez la régularité, les bases solides de l’entraînement. » prévient Johannes Lukas.
C’est quoi le heat training ?
Le heat training consiste à s’entraîner dans une chaleur intense (35 à 40 °C) afin d’élever volontairement la température corporelle et provoquer une transpiration massive.
L’objectif : stimuler l’expansion du volume plasmatique sanguin, comme lors d’un stage en altitude, sans quitter le niveau de la mer.
Le corps s’adapte en augmentant la production de globules rouges et en améliorant la gestion de la chaleur — deux atouts majeurs en compétition.
Ces séances, très encadrées, durent 30 à 60 minutes avec hydratation et récupération surveillées.
Réservé aux athlètes élites, ce protocole extrême vise à gagner les derniers pourcents de performance avant les grandes échéances.
Le heat training est également utilisé par certains cyclistes et marathoniens avant les Jeux Olympiques ou les Mondiaux pour simuler les effets de l’altitude sans quitter l’Europe.