Hermann Maier ou Herminator
Né le 7 décembre 1972 à Altenmarkt im Pongau, Autriche, Hermann Maier grandit à Flachau, où ses parents gèrent une école de ski.
Dès l’âge de trois ans, il chausse les skis, développant une technique impressionnante sous l’œil de son père, ancien coureur.
« Deux jours après ses premiers pas sur des skis, il montait seul dans le téléski », raconte Hermann Maier Sr. à *Sports Illustrated* en 1998.
À 15 ans, il intègre l’académie de ski de Schladming, mais est renvoyé en raison de sa petite taille (50 kg) et d’une maladie d’Osgood-Schlatter affectant ses genoux.
De retour à Flachau, il devient maçon l’été et moniteur de ski l’hiver, tout en dominant les compétitions régionales de Salzbourg et du Tyrol.
Son talent éclate au grand jour le 6 janvier 1996, lorsqu’il participe comme ouvreur à un slalom géant de Coupe du monde à Flachau, enregistrant le 12e temps, à une seconde d’Alberto Tomba.
Repéré par l’ÖSV (Fédération autrichienne de ski), il débute en Europa Cup deux jours plus tard à Les Arcs, terminant 2e, puis remportant la course suivante.
Malgré une entrée tardive, il gagne le classement général et celui du slalom géant de l’Europa Cup 1996. À 23 ans, il fait ses débuts en Coupe du monde le 10 février 1996 à Hinterstoder, terminant 26e en slalom géant.
En février 1997, il remporte sa première victoire en super-G à Garmisch-Partenkirchen, marquant le début de son ascension fulgurante. « Je skie comme si chaque course était la dernière », confie-t-il à *Ski Racing* en 1998.
Une chute qui restera dans l'histoire
La saison 1997-1998 propulse Maier sur le devant de la scène mondiale. Il remporte huit courses de Coupe du monde avant les JO de Nagano 1998, où il est favori en descente.
Le 13 février, il subit une chute spectaculaire à 120 km/h, projeté sur 100 mètres, atterrissant sur la tête et traversant deux filets de sécurité.
Miraculeusement, il s’en sort avec des blessures légères au genou et à l’épaule. « Si je gagne l’or maintenant, je serai immortel », déclare-t-il à *Ski Racing* après l’incident.
Trois jours plus tard, il décroche l’or en super-G, puis en slalom géant trois jours après, devenant une légende.
Cette résilience lui vaut le surnom d’« Herminator », en référence à Arnold Schwarzenegger, avec qui il apparaît dans *The Tonight Show* de Jay Leno en 1998. Il remporte son premier gros globe de cristal cette saison-là.
En 1998-1999, Maier domine les disciplines de vitesse, remportant deux titres mondiaux (descente et super-G, ce dernier partagé avec Lasse Kjus) à Vail/Beaver Creek, et le petit globe du super-G.
En 1999-2000, il établit un record masculin avec 2000 points en Coupe du monde, gagnant les titres général, descente, super-G et slalom géant.
En 2000-2001, il égale le record d’Ingemar Stenmark avec 13 victoires en une saison, remportant à nouveau les titres général, descente, super-G et slalom géant, malgré deux médailles (argent en descente, bronze en super-G) aux mondiaux de St. Anton.
Son style agressif, combinant lignes directes et glisse, révolutionne le ski alpin, comme l’explique son entraîneur Werner Margreiter à *Sports Illustrated* : « Hermann glisse en restant près des portes, ce qu’on pensait impossible ».

Les grands titres : une domination historique
Maier totalise 54 victoires en Coupe du monde (24 super-G, 15 descentes, 14 slaloms géants, 1 combiné), le plaçant troisième au classement masculin derrière Ingemar Stenmark (86) et Marcel Hirscher (67).
Il remporte quatre gros globes de cristal (1998, 2000, 2001, 2004) et 10 petits globes (5 super-G, 3 slalom géant, 2 descente).
Aux JO, il gagne deux médailles d’or (super-G, slalom géant, Nagano 1998) et deux médailles à Turin 2006 (argent en super-G, bronze en slalom géant).
Aux championnats du monde, il décroche trois titres (descente et super-G 1999, slalom géant 2005) et trois autres médailles (argent en descente et bronze en super-G 2001, argent en super-G 2003).
Son record de 24 victoires en super-G reste inégalé chez les hommes, et son total de 2000 points en 1999-2000 est resté le record masculin jusqu’à ce que Marco Odermatt le dépasse avec 2042 points en 2022-2023.
En 2005, à Bormio, il remporte l’or en slalom géant, consolidant sa polyvalence. « Hermann a transformé le ski en un sport de guerrier », déclare Franz Klammer à *Olympics.com* en 2022.
Maier est élu sportif autrichien de l’année quatre fois consécutives (1998-2001) et reçoit le Skieur d’Or de l’AIJS en 1998.
Les défis : blessures, accident de moto et comebacks
La carrière de Maier est également marquée par des épreuves majeures. En 1996-1997, une blessure au poignet le limite, mais il rebondit avec cinq top 5 en Coupe du monde.
En 2001, un accident de moto à Radstadt menace de mettre fin à sa carrière. Percuté par une voiture, il subit de graves blessures à la jambe droite, frôlant l’amputation après sept heures d’opération.
« J’ai cru que tout était fini », confie-t-il dans son autobiographie *Hermann Maier : Das Rennen Meines Lebens* (2004).
Après une rééducation intense, il revient en janvier 2003 à Adelboden et remporte un super-G à Kitzbühel deux semaines plus tard, un exploit salué comme « l’un des plus grands comebacks de l’histoire du sport » par *Laureus*.
En 2004, Maier décroche son quatrième gros globe et le titre de « Comeback de l’année » aux Laureus World Sports Awards.
En 2008-2009, une blessure au genou limite sa saison, et en octobre 2009, à 36 ans, il annonce sa retraite après une opération du genou, en larmes lors d’une conférence de presse à Vienne.
« Le ski était ma vie, mais mon corps a dit stop », déclare-t-il à *AP News* en 2009.
Une carrière active : engagements et vie après le ski
En 2025, Hermann Maier, âgé de 52 ans, vit à Flachau, où il gère la Hermann Maier Academy, une école de ski et un centre de formation pour jeunes athlètes.
Depuis 2014, il a travaillé comme préparateur mental pour l’équipe d’Autriche de football, apportant son expérience de la résilience. Il est ambassadeur pour des marques comme Atomic et soutient des initiatives pour le développement du ski alpin.
En 2021, il est honoré dans le « Walk of Fame » du sport autrichien, célébrant son héritage. « Le ski m’a appris à ne jamais abandonner », confie-t-il à *Hermann Maier Academy* en 2023.
Maier reste actif dans les médias, commentant les Coupes du monde pour ORF et partageant des analyses sur les performances de Marco Odermatt, qu’il décrit comme « le futur du ski autrichien » (*ORF*, 2024).
Il participe à des événements caritatifs, comme une course de ski pour enfants à Flachau en 2024, relayée sur X : « L’Herminator inspire encore les jeunes » (*@SkiFlachau*).
Sa fortune, estimée à plusieurs millions d’euros, provient de sponsors (Atomic, Raiffeisen) et de son académie.
Père de trois enfants, il consacre du temps à sa famille et à la randonnée alpine, restant fidèle à ses racines. « Les montagnes sont ma maison », déclare-t-il à *TourMyCountry* en 2022.
Anecdotes marquantes
En 1998, la chute de Maier à Nagano, vue par des millions de téléspectateurs, devient iconique. « J’ai cru que c’était la fin, mais j’ai skié pour prouver que j’étais vivant », raconte-t-il à *History* en 2009.
En 2000, il atteint 2000 points en Coupe du monde, un record alors inégalé, célébré par Franz Klammer : « Hermann est un phénomène » (*Olympics.com*).
En 2003, sa victoire à Kitzbühel, 21 mois après son accident de moto, émeut ses millions de fans : « L’Herminator est de retour ! » (*@SkiWorld*).
En 2004, son apparition avec Schwarzenegger sur *The Tonight Show* renforce son surnom.
Palmarès
- Coupe du monde : 4 titres généraux (1998, 2000, 2001, 2004), 10 titres de disciplines (5 super-G : 1998-2001, 2004 ; 3 slalom géant : 1998, 2000, 2001 ; 2 descente : 2000, 2001), 54 victoires (24 super-G, 15 descentes, 14 slaloms géants, 1 combiné).
- Jeux olympiques : 2 or (super-G, slalom géant, Nagano 1998), 1 argent (super-G, Turin 2006), 1 bronze (slalom géant, Turin 2006).
- Championnats du monde : 3 or (descente, super-G 1999 ; slalom géant 2005), 2 argent (descente 2001, super-G 2003), 1 bronze (super-G 2001).
- Europa Cup : 1 titre général (1996), 1 titre slalom géant (1996).
- Récompenses : Sportif autrichien de l’année (1998-2001), Skieur d’Or AIJS (1998), Laureus World Sports Award « Comeback de l’année » (2004).
- Statistiques clés : 96 podiums en Coupe du monde, record masculin de 2000 points en une saison (1999-2000), 24 victoires en super-G (record masculin).