Kilian Jornet : L’Ultraterrestre
Né le 27 octobre 1987 à Sabadell, Catalogne, Kilian Jornet Burgada grandit au refuge de Cap de Rec, à 2 000 mètres dans les Pyrénées, où son père, Eduard, est gardien de refuge et guide de montagne.
Dès 3 ans, il gravit le Tuc de Molières (3 010 m), son premier sommet de plus de 3 000 mètres, accompagné de sa mère, Nuria, guide de ski, et de sa sœur Naila.
« La montagne, c’était ma maison, mon école », confie-t-il à *National Geographic* en 2018. À 5 ans, il parcourt 1 800 m de dénivelé dans la vallée de Núria, éblouissant ses parents.
À 13 ans, il intègre le Centre Technique de Ski-Alpinisme de Catalogne (CTEMC), où son entraîneur, Jordi Canals, décèle un talent unique. « Kilian courait comme si la gravité n’existait pas », témoigne Canals à *Alpine Mag* en 2023.
En 2000, à 12 ans, Jornet termine 6e à la course de La Molina (Coupe d’Espagne de ski-alpinisme). En 2004, à 16 ans, il remporte le championnat d’Europe junior de ski-alpinisme (course verticale).
En 2007, à 20 ans, il explose sur la scène mondiale en gagnant l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), devenant le plus jeune vainqueur de cette course légendaire (171 km, 9 600 m D+).
« Ce jour-là, j’ai senti que je pouvais repousser mes limites », déclare-t-il à *L’Équipe* en 2022. Avec un VO2max de 88-92 ml/min/kg et un rythme cardiaque au repos de 34 pulsations/min, il redéfinit les standards de l’endurance.
Un sportif hors normes
En 2008, Jornet remporte la Skyrunner World Series (Sky) et s’impose à Zegama-Aizkorri, une course qu’il dominera neuf fois, devenant une icône du Pays basque.
« Zegama, c’est un carnaval, une communion avec la foule », confie-t-il à *iRunFar* en 2019. En 2009, il lance *Kilian’s Quest*, un projet de records de vitesse sur des itinéraires mythiques, comme le GR20 en Corse (180 km, 32h54, 2009).
Deux ans plus tard, il devient le premier Européen à gagner la Western States 100 (100 miles, 5 500 m D+), terminant en 15h34. « Courir dans le désert, c’était comme découvrir une nouvelle planète », déclare-t-il à *Trail Runner Nation* en 2021.
En ski-alpinisme, Jornet brille avec une victoire à la Pierra Menta 2008 aux côtés de Florent Troillet. En 2012, il initie *Summits of My Life*, visant des records d’ascension/descente sur des sommets emblématiques.
Il gravit le Kilimandjaro en 7h14 (2010), le Mont-Blanc en 4h57 (2013), et le Cervin en 2h52 (2013), battant le record de Bruno Brunod. « Le Cervin m’a appris l’humilité face à la montagne », confie-t-il à *Alpine Mag* en 2023.
Malgré la tragédie de 2012, où son ami Stéphane Brosse chute mortellement lors d’une traversée du Mont-Blanc, Jornet dédie ses exploits à sa mémoire. « Stéphane m’a appris à courir pour l’amour, pas pour la gloire », écrit-il dans son livre *Above the Clouds* (2020).
Les grands titres
Jornet possède un palmarès absolument incroyable en trail avec 4 victoires à l’UTMB (2008-2009, 2011, 2022, record de 19h49:30), 5 à la Hardrock 100 (2014-2016, 2018, 2022, record de 21h36:24).
On ajoute 3 succès au Grand Raid Réunion (2010, 2012, 2013), et 10 à Sierre-Zinal (record de 2h25:36, 2019), sans oublier 6 titres Skyrunner World Series Sky (2007-2010, 2012-2013) et 3 en Ultra (2012, 2014, 2018).
En ski-alpinisme, il gagne 4 titres mondiaux (Verticale 2010-2011, Individuel 2011, 2015), 10 Coupes du monde (2008-2012, 2014-2018), et 4 Pierra Menta (2008, 2010-2011, 2016).
« Kilian a fait du trail un sport global », déclare François D’Haene à *L’Équipe* en 2022.
Ses records d’ascension/descente incluent le Kilimandjaro (7h14, 2010), Mont-Blanc (4h57, 2013), Cervin (2h52, 2013), Denali (11h48, 2014), et Aconcagua (12h49, 2014).
En 2017, il gravit l’Everest deux fois en une semaine sans oxygène ni cordes fixes (26h et 17h), bien que des controverses émergent sur la validation (*UKC*).
En 2024, il achève *Alpine Connections*, gravissant les 82 sommets alpins de plus de 4 000 m en 19 jours (1 162 km, 75 000 m D+). « Ce défi était une danse avec les Alpes », confie-t-il sur Instagram
En ski-alpinisme, il détient le record de dénivelé sur 24h (23 864 m, 2019), salué par Marco De Gasperi comme « inhumain » (*iRunFar*).
Les défis : blessures, tragédies et controverses
Jornet a également surmonté des épreuves physiques et émotionnelles. En 2018, une fracture du péroné à la Pierra Menta le force à arrêter six mois. « J’ai appris à écouter mon corps », confie-t-il à *Trail Run Magazine* en 2019.
En 2024, deux côtes cassées lors d’un entraînement en Norvège limitent sa saison, le reléguant à la 23e place à la Broken Arrow Skyrace (23 km).
« Ce n’était pas ma journée, mais la montagne pardonne », déclare-t-il à *Ouest-France* en 2025.
En 2013, un sauvetage à l’Aiguille du Midi avec Emelie Forsberg, sous-équipés à 3 800 m, suscite des critiques. « On a sous-estimé la météo, une leçon dure », admet-il à *The Guardian* en 2014.
Ses ascensions de l’Everest (2017) sans GPS ni preuves visuelles complètes divisent, Hans Kammerlander doutant de leur validité (*Wikipedia*). « Je ne cours pas pour convaincre, mais pour ressentir », répond-il à *Fall Line Skiing* en 2024.
Sa rivalité avec François D’Haene (UTMB) et Karl Egloff (records d’ascension) alimente des débats passionnés, certains fans sur X louant Jornet, d’autres critiquant son approche minimaliste (*@8000mThe*).
Une carrière entre défis et engagements
En 2025, à 37 ans, Jornet vit à Åndalsnes, Norvège, avec Emelie Forsberg, championne de skyrunning, et leurs trois enfants (2019, 2021, 2025).
Après *Alpine Connections* (août 2024), où il gravit les 82 sommets alpins de plus de 4 000 m en 19 jours avec Mathéo Jacquemoud et Benjamin Védrines, il termine 3e à la Western States 100 (juin 2025), adoptant une stratégie mesurée (*Coros*).
« À 37 ans, je cours avec la tête, pas seulement les jambes », confie-t-il à *iRunFar*.
Cofondateur de NNormal avec Camper, Jornet teste la chaussure Kjerag, conçue pour minimiser l’impact environnemental (*Trail Run Magazine*).
Sa Kilian Jornet Foundation finance des projets de préservation alpine. « Si on détruit les montagnes, on perd notre âme », déclare-t-il à *ISPO* en 2021.
En 2025, il commente les championnats du monde de ski-alpinisme pour Eurosport, saluant Rémi Bonnet comme « l’avenir » (*Eurosport_FR*).
Sa fortune, estimée à 5 millions d’euros, provient de sponsors (Salomon, Coros) et de son livre *Above the Clouds*.
Anecdotes marquantes
En 2017, Jornet gravit l’Everest seul, sans oxygène, en 26h, dormant à peine. « J’ai vu l’horizon à 8 848 m, un instant éternel », confie-t-il à *National Geographic*;
Son record de dénivelé sur 24h (23 864 m), réussi en 2019, en ski-alpinisme est salué par Xavier Thévenard comme « hors du commun » (*Trail Run Magazine*).
En 2023, il parcourt 485 km dans les Pyrénées, gravissant 177 sommets de plus de 3 000 m en 8 jours, dédiant l’exploit à sa mère Nuria (*@8000mThe*).
Sa descente à ski à Fiva (2023), qualifiée de « folle » par Lindsey Vonn sur X, cumule 2 millions de vues (*@lindseyvonn*). « Kilian redéfinit ce qu’un humain peut faire », déclare Anton Krupicka à *iRunFar* en 2024.
Palmarès
- Ultra-Trail : 4 UTMB (2008-2009, 2011, 2022, record 19h49:30), 5 Hardrock 100 (2014-2016, 2018, 2022, record 21h36:24), 3 Grand Raid Réunion (2010, 2012, 2013), 1 Western States 100 (2011).
- Skyrunning : 10 Sierre-Zinal (2009-2010, 2014-2015, 2017-2019, 2022-2024, record 2h25:36), 9 Zegama-Aizkorri (2007-2013, 2016, 2019), 4 Trofeo Kima (2012, 2014, 2016, 2018), 6 Skyrunner World Series Sky (2007-2010, 2012-2013), 3 Skyrunner World Series Ultra (2012, 2014, 2018), 1 Golden Trail Series (2019).
- Ski-alpinisme : 4 titres mondiaux (Verticale 2010-2011, Individuel 2011, 2015), 10 Coupes du monde (2008-2012, 2014-2018), 4 Pierra Menta (2008, 2010-2011, 2016), record 24h dénivelé (23 864 m, 2019).
- Records d’ascension/descente : Kilimandjaro (7h14, 2010), Mont-Blanc (4h57, 2013), Cervin (2h52, 2013), Denali (11h48, 2014), Aconcagua (12h49, 2014), Everest (26h et 17h, 2017, controversés).
- Récompenses : Aventurier de l’année National Geographic (2014, 2018), Champion des champions L’Équipe (2017), Médaille d’or du Mérite sportif catalan (2013).
- Statistiques clés : 1 140 h d’entraînement annuel, 82 sommets alpins >4 000 m (2024), 584 000 m de dénivelé en 2023.