Michel Platini, né le 21 juin 1955 à Jœuf, en Meurthe-et-Moselle, est une figure emblématique du football mondial, dont la carrière de joueur, d’entraîneur et de dirigeant a marqué des générations.

Surnommé « Le Roi » pour sa classe, sa vision du jeu et son leadership, Plat

Ce portrait retrace son parcours exceptionnel, depuis ses origines modestes jusqu’à son acquittement définitif en 2025.

Enfance et racines : les fondations d’un prodige

Michel François Platini voit le jour dans une famille d’immigrés italiens installée en Lorraine après la Première Guerre mondiale.

Son père, Aldo Platini, ancien footballeur amateur et professeur de mathématiques, est une figure centrale de son développement.

Directeur de l’AS Nancy, Aldo inculque à Michel une passion pour le football et une discipline tactique dès son plus jeune âge.

Sa mère, Anna Piccinelli, gère le Café des sportifs à Jœuf, surnommé « la petite Italie », un lieu où le jeune Michel baigne dans une culture footballistique vibrante.

« Il me faisait travailler physiquement et tactiquement, notamment sur le principe d’anticipation : sauter avant son adversaire, savoir à qui passer la balle avant de la recevoir. » — Michel Platini, France Football, 1984

À 16 ans, Platini se fait remarquer lors d’un match de la Coupe Gambardella contre Metz, mais une blessure l’empêche de passer un essai avec ce club.

Ce revers initial ne freine pas son ambition. En 1972, il rejoint l’équipe Familiale de l’AS Nancy, dirigée par son père, marquant le début de son ascension professionnelle.

Ascension fulgurante : de Nancy à la Juventus

Platini fait ses débuts en première division française avec Nancy en 1973, contre Nîmes. Rapidement, il s’impose comme un meneur de jeu hors pair, maîtrisant les coups francs avec une précision chirurgicale.

En 1975, il contribue à la montée de Nancy en Ligue 1, puis à la victoire en Coupe de France en 1978.

Transféré à Saint-Étienne en 1979, il remporte le championnat de France en 1981.

C’est à la Juventus de Turin, où il arrive en 1982, qu’il atteint l’apogée de sa carrière, remportant deux championnats d’Italie (1984, 1986), une Coupe des Coupes (1984), une Supercoupe de l’UEFA (1984) et la Coupe des Clubs Champions en 1985, bien que cette victoire soit ternie par la tragédie du Heysel.

« Pour moi, le football, c’est avant tout faire la bonne passe au bon moment. » — Michel Platini, Quotes.net, 2023

Il est sacré meilleur buteur de Serie A trois années consécutives (1983-1985) et remporte le Ballon d’Or trois fois de suite (1983, 1984, 1985), un record à l’époque.

Gloire internationale : l’icône des Bleus

Avec l’équipe de France, Platini écrit certaines des plus belles pages de l’histoire du football tricolore. Dès ses débuts en 1976, il impressionne par ses coups francs et sa vision du jeu.

Il mène les Bleus à la quatrième place de la Coupe du monde 1982 et à la troisième place en 1986.

Son chef-d’œuvre reste l’Euro 1984, où il est capitaine et marque un record de 9 buts en 5 matchs, menant la France à la victoire face à l’Espagne (2-0).

« C’est le moment où j’ai senti que nous avions marqué l’histoire, pas seulement celle du football, mais celle de tout un pays. » — Michel Platini, L’Équipe, 1984

Avec 41 buts en 72 sélections, il reste le deuxième meilleur buteur des Bleus, derrière Thierry Henry, et détient toujours le record du plus grand nombre de buts dans un seul Euro.

Après le terrain : entraîneur et dirigeant

Platini prend sa retraite en 1987, à 32 ans, affirmant :

« J’ai tout donné dans ma carrière, je n’ai aucun regret. » — Michel Platini, Quotes.net, 2023

Il devient sélectionneur de l’équipe de France (1988-1992), puis coorganisateur de la Coupe du monde 1998.

En 2007, il accède à la présidence de l’UEFA, réformant l’Euro, mais son mandat est terni par une suspension en 2015 pour un paiement controversé.

Acquitté en 2022 et définitivement en 2025, il déclare :

« Mon honneur m’a été rendu. » — Michel Platini, 20 Minutes, 2025

Vie personnelle et héritage

Marié à Christèle Bigoni depuis 1977, Platini est père de deux enfants, Laurent et Marine. En 2010, il surmonte un incident de santé.

Parrain d’honneur de l’ELA, il s’engage socialement. Élu meilleur footballeur français du XXe siècle et meilleur joueur de la Juventus, il incarne une vision romantique du football.

« Le football, c’est un jeu avant d’être un produit, un sport avant d’être un marché, un spectacle avant d’être un business. » — Michel Platini, Statustown, 2021