Vreni Schneider : La Reine du ski suisse

Née le 26 novembre 1964 à Elm, dans le canton de Glaris, Suisse, Verena « Vreni » Schneider grandit dans une famille modeste, au pied des pistes de ski.

Fille d’un cordonnier et d’une couturière, elle commence à skier à trois ans sur les pistes locales, guidée par son frère aîné, Gusti, un skieur amateur.

« Le ski était une façon de m’échapper, de voler sur la neige », confie-t-elle à *Swiss Ski* en 2004.

À 14 ans, elle intègre le club de ski d’Elm, où son talent pour le slalom et le slalom géant est vite repéré. En 1982, à 17 ans, elle remporte le titre de championne de Suisse junior en slalom, attirant l’attention de Swiss-Ski.

Schneider fait ses débuts en Coupe du monde le 11 décembre 1983 à Val d’Isère, terminant 10e en slalom. Sa première victoire arrive le 14 janvier 1986 à Berchtesgaden, en slalom, à 21 ans.

« Ce jour-là, j’ai réalisé que je pouvais battre les meilleures », déclare-t-elle à *L’Équipe* en 1994. En 1984, elle participe à ses premiers Jeux olympiques à Sarajevo, terminant 6e en slalom géant.

Sa régularité et son style fluide, alliant précision et audace, la propulsent rapidement parmi l’élite du ski alpin féminin, dans une époque dominée par sa compatriote Erika Hess.

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Madame slalom

La saison 1988-1989 marque l’apogée de Vreni Schneider.

À 24 ans, elle remporte 14 courses en Coupe du monde (un record féminin à l’époque, égalé seulement par Mikaela Shiffrin en 2018-2019), dont huit slaloms et six slaloms géants, décrochant le gros globe de cristal et les petits globes du slalom et du slalom géant.

Aux JO de Calgary 1988, elle gagne l’or en slalom, terminant avec 1,52 seconde d’avance sur Mateja Svet, et le bronze en slalom géant.

« Calgary a changé ma vie, j’ai senti la Suisse derrière moi », confie-t-elle à *Olympics.com* en 1998.

En 1989, aux championnats du monde de Vail, elle remporte l’or en slalom et slalom géant, devenant la première skieuse à réaliser ce doublé depuis Nancy Greene en 1968.

En 1993-1994, Schneider rebondit après une saison difficile marquée par une blessure au dos.

Elle remporte cinq courses et son deuxième gros globe, ainsi que l’or en slalom aux JO de Lillehammer 1994, où elle surmonte une chute en première manche pour l’emporter avec une seconde manche magistrale.

« J’ai skié avec l’énergie du désespoir », déclare-t-elle à *Ski Racing* en 1994. Sa capacité à performer sous pression et son style technique, souvent comparé à celui d’Ingemar Stenmark, font d’elle une icône du ski suisse.

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Vreni Schneider a tout gagné

Vreni Schneider totalise 55 victoires en Coupe du monde (20 slaloms géants, 34 slaloms, 1 combiné), un record féminin jusqu’à ce que Lindsey Vonn (82) et Mikaela Shiffrin (97) la dépassent.

Elle remporte trois gros globes de cristal (1989, 1994, 1995) et 11 petits globes (six slalom : 1987, 1989-1991, 1993-1995 ; cinq slalom géant : 1986, 1989, 1991, 1994-1995).

Aux Jeux olympiques, elle gagne trois médailles d’or (slalom 1988, slalom 1994, combiné 1994), une d’argent (slalom géant 1994) et une de bronze (slalom géant 1988).

Aux championnats du monde, elle cumule cinq médailles : trois or (slalom 1987, slalom et slalom géant 1989) et deux argent (slalom géant 1987, slalom 1991).

Sa saison 1988-1989, avec 14 victoires, reste une référence, et elle détient le record de 11 victoires consécutives en slalom entre 1988 et 1990.

Elle termine dans le top 10 du classement général de la Coupe du monde pendant 11 saisons (1984-1995).

« Vreni était une machine à gagner, mais toujours humble », déclare Erika Hess à *Swiss Ski* en 2004.

Schneider est élue sportive suisse de l’année six fois (1988-1991, 1994-1995) et reçoit le Skieur d’Or de l’AIJS en 1989 et 1995.

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Les défis : blessures, pression et rivalités

Schneider a affronté plusieurs obstacles. En 1989-1990, une blessure au dos, causée par une hernie discale, limite sa saison, et elle termine 3e du classement général de la Coupe du monde.

En 1992, une fracture du pouce droit, survenue à l’entraînement, compromet ses chances aux JO d’Albertville, où elle termine 7e en slalom et abandonne en slalom géant.

« Ce fut ma pire saison, mais elle m’a appris la patience », confie-t-elle à *NZZ* en 1994.

Sa rivalité avec l’Allemande Katja Seizinger et la Slovène Mateja Svet alimente les débats, certains fans sur les forums de l’époque louant son élégance, d’autres critiquant sa fragilité sous pression.

La pression médiatique suisse, particulièrement intense après Calgary, pèse lourd. « Tout le monde attendait de moi l’or à chaque course », déclare-t-elle à *Swiss Info* en 2000.

En 1995, à 30 ans, elle prend sa retraite après une dernière saison triomphale, marquée par son troisième gros globe et deux petits globes.

Sa dernière course, un slalom à Bormio le 19 mars 1995, se solde par une victoire, un adieu parfait. « J’ai quitté les pistes le cœur léger », écrit-elle dans son autobiographie *Vreni Schneider : Meine Geschichte* (1996).

Une carrière active : engagements et vie après le ski

En 2025, Vreni Schneider, âgée de 60 ans, vit à Elm, où elle gère une boutique de sport et une école de ski, la Vreni Schneider Skischule.

Elle est mariée depuis 1999 à Christian Meiler, un ancien skieur, et n’a pas d’enfants.

Ambassadrice pour Swiss-Ski, elle soutient la formation de jeunes skieurs et participe à des événements caritatifs, comme une course pour enfants à Glaris en 2024, relayée sur X : « Vreni, toujours une inspiration » (*@SwissSkiFan*).

En 2023, elle commente les championnats du monde pour SRF, saluant Wendy Holdener comme « l’héritière de mon style » (*SRF*).

Schneider est engagée dans des projets environnementaux pour préserver les Alpes glaronnaises et soutient des initiatives pour l’égalité dans le sport.

Sa fortune, estimée à plusieurs millions de francs suisses, provient de sponsors (Rossignol, Raiffeisen) et de son entreprise.

En 2020, elle publie une édition mise à jour de son autobiographie, partageant des anecdotes sur sa carrière.

Un post X de juin 2025 la montre skiant à Elm avec des juniors, décrite comme « la reine éternelle du ski suisse » (*@SkiSchweiz*).

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Anecdotes marquantes

En 1988, à Calgary, Schneider gagne l’or en slalom avec une avance record de 1,52 seconde, un exploit salué par la légende Ingemar Stenmark : « Vreni skie comme une artiste » (*Ski Racing*).

En 1989, elle remporte 14 courses en une saison, un record qu’elle dédie à son père : « Il m’a appris à travailler dur » (*NZZ*).

En 1994, sa remontée en slalom à Lillehammer, après une chute en première manche, devient légendaire, avec un post sur un forum de l’époque : « Vreni est une guerrière ! » (*Ski-DB*).

En 1991, elle gagne le slalom de Vail avec une grippe, skiant sous 39 °C de fièvre.

Palmarès

  • Coupe du monde : 3 titres généraux (1989, 1994, 1995), 11 titres de disciplines (6 slalom : 1987, 1989-1991, 1993-1995 ; 5 slalom géant : 1986, 1989, 1991, 1994-1995), 55 victoires (34 slaloms, 20 slaloms géants, 1 combiné).
  • Jeux olympiques : 3 or (slalom 1988, slalom 1994, combiné 1994), 1 argent (slalom géant 1994), 1 bronze (slalom géant 1988).
  • Championnats du monde : 3 or (slalom 1987, slalom et slalom géant 1989), 2 argent (slalom géant 1987, slalom 1991).
  • Récompenses : Sportive suisse de l’année (1988-1991, 1994-1995), Skieur d’Or AIJS (1989, 1995), Médaille d’honneur du canton de Glaris (1994).
  • Statistiques clés : 101 podiums en Coupe du monde, 14 victoires en une saison (1988-1989, record féminin à l’époque), 11 victoires consécutives en slalom (1988-1990).