Portrait d’Émilien Jacquelin
Émilien Jacquelin, né le 11 juillet 1995 à Grenoble, est un biathlète français qui s’est imposé comme une figure majeure dans sa discipline.
Célébré pour son style audacieux, son panache et son tempérament offensif et ses performances, il a marqué l’histoire par ses titres mondiaux, ses médailles olympiques et son approche instinctive.
Ce portrait retrace son parcours, depuis ses débuts dans le Vercors jusqu'à l'année 2025.
Enfance et racines
Né à Grenoble et élevé à Villard-de-Lans, dans le Vercors, Émilien Jacquelin est le dernier de quatre frères dans une famille où le sport était une valeur centrale et partagée.
Son frère Clément, médaillé d’or en relais aux Championnats du monde juniors de biathlon 2009, va également influencer son début de parcours.
Egalement passionné de cyclisme, Jacquelin, qui admirait notamment Marco Pantani pour son style offensif, ne manque jamais une occasion de monter sur son vélo ou d’assister à une course.
« J’admirais Pantani pour son élan, sa prise de risque. C’est ce qui m’a toujours guidé. » — L’Équipe, 2020
Une mononucléose à l’adolescence met fin à ses ambitions cyclistes. À 15 ans, il se tourne vers le biathlon après un titre de champion de France de ski de fond.
« Le vélo ne voulait pas de moi, alors j’ai choisi le ski. Je ne suis pas un biathlète raté, mais un cycliste raté. » — Franceinfo, 2020
Il va ensuite se prendre au jeu, progresser régulièrement et finalement intégrer le pôle espoir de Villard-de-Lans, pas très loin de chez lui.
Débuts prometteurs : les premières médailles en junior
Emilien Jacquelin excelle très vite en catégorie junior. En 2014, aux Championnats du monde juniors à Presque Isle, il décroche le bronze en individuel (20 km) derrière Yaroslav Kostyukov et Sean Doherty.
En 2015, à Minsk, il remporte le bronze en relais avec Aristide Bègue, Félix Cottet-Puinel et Fabien Claude, et termine quatrième de l’individuel.
En 2016, aux Championnats d’Europe juniors à Pokljuka, il gagne l’argent en poursuite et se classe cinquième en sprint et individuel. En IBU Cup, il termine cinquième du classement général 2017, avec une victoire au sprint de Sjusjøen le 23 novembre 2017.
« Cette victoire à Sjusjøen a tout changé. J’ai prouvé que je pouvais jouer avec les grands. » — Ouest-France, 2022
Entrée dans l’élite : premiers exploits en Coupe du monde
Jacquelin débute en Coupe du monde en 2017-2018 à Östersund. Le 10 décembre 2017, à Hochfilzen, il contribue à un podium de relais (troisième place) avec un sans-faute au tir.
En janvier 2018, à Antholz-Anterselva, il termine cinquième du sprint, sixième de la poursuite et se qualifie pour son premier mass start.
Aux JO de Pyeongchang 2018, il se classe 77e en individuel mais atteint la cinquième place en relais. L’IBU le désigne un peu plus tard « rookie de l’année » 2018.
En 2018-2019, il termine 24e du classement général. En 2019-2020, il décroche son premier podium individuel, troisième de la poursuite à Hochfilzen avec un 20/20.
Champion du monde
Les Championnats du monde 2020 à Antholz-Anterselva marquent son apogée.
Sixième du sprint, Jacquelin remporte l’or en poursuite le 16 février, battant Johannes Thingnes Bø au sprint avec un 20/20, devenant le quatrième Français champion du monde de poursuite.
« Ce moment à Antholz, c’était comme un rêve. Battre Bø au sprint, c’est ma plus belle course. » — Julbo, 2021
Il gagne l’or en relais masculin avec Fourcade, Desthieux et Fillon Maillet, le bronze en relais mixte simple avec Anaïs Bescond, et le bronze en mass start, totalisant quatre médailles.
Il remporte le petit globe de cristal de la poursuite et termine cinquième du classement général avec 183 500 euros de prize money.
Confirmation et premières difficultés : 2021-2022
En 2021, aux Mondiaux de Pokljuka, Jacquelin décroche le bronze en sprint (1 faute) et conserve son titre en poursuite avec un 20/20 et un temps de tir record de 1min26 s.
En revanche, la mass start est un échec : un 0/5 au deuxième tir couché le pousse à abandonner.
« Je suis écœuré. Est-ce une erreur de matériel ? Est-ce le vent ? J’y ai mis tout mon cœur. » — La Chaîne L’Équipe, 2021
Le 19 décembre 2021, il gagne sa première victoire individuelle en Coupe du monde lors de la mass start du Grand-Bornand (19/20).
Une fracture du poignet gauche à l’été 2021, due à un accident de vélo, perturbe son tir couché. Aux JO de Pékin 2022, il remporte l’argent en relais mixte et masculin, mais déçoit en individuel (28e en sprint, 17e en poursuite).
« Pékin, c’était une déception en individuel. Je veux plus de régularité. » — Ouest-France, 2022
Deux années difficiles : 2022-2023
La saison 2022-2023 est marquée par des résultats en dents de scie.
Emilien Jacquelin commence avec trois podiums individuels : deuxième du sprint (9/10) et troisième de la poursuite (17/20) à Östersund, et deuxième de la poursuite (18/20) à Hochfilzen.
Il brille en relais avec deux deuxièmes places, notamment à Hochfilzen, où son sans-faute au tir couché maintient la France dans la course.
Sa fatigue physique et mentale, amplifiée par sa fracture de 2021, affecte son tir.
Aux Championnats du monde 2023 à Oberhof, il atteint la 20e place en mass start comme meilleur résultat individuel. Il gagne l’or en relais masculin et le bronze en relais mixte, mais met fin à sa saison en février.
« Je me suis trop forcé à vouloir devenir un autre biathlète. » — Eurosport, 2022
« Je paie tous les efforts de ces dernières années. À un moment, il faut se poser les bonnes questions. » — Midi Libre, 2023
Reprise et retour en force : 2023-2024
En 2023-2024, Jacquelin gagne le relais mixte à Östersund (10/10 au tir) et atteint le top 6 en poursuite à Hochfilzen (18/20).
Aux Championnats du monde 2024 à Nové Město, il décroche le bronze en relais masculin et termine cinquième en individuel. Il finit sixième du classement général.
« Je sais que j’ai les capacités de jouer plus haut. Je dois travailler ma constance. » — France Bleu, 2024
Une troisième place en mass start à Canmore le 17 mars 2024 (19/20) prouve sa résilience et annonce son retour au plus haut niveau.
Saison 2024-2025 : un compétiteur retrouvé
En 2024-2025, Jacquelin remporte deux sprints : Kontiolahti (décembre 2024, 10/10) et Nové Město (6 mars 2025, 10/10).
Il contribue à quatre victoires en relais masculin, souvent en dernier relayeur, et termine septième du classement général.
Aux Mondiaux 2025 de Lenzerheide, il gagne l’or en relais mixte mais passe à côté de toutes les courses individuelles.
Héritage et ambitions
« Martin, c’était la performance avant tout. Moi, je veux prendre du plaisir. » — Wikipédia, 2021
Avec 33 podiums en Coupe du monde (18 individuels, 3 victoires), deux titres mondiaux en poursuite, un petit globe de cristal et deux médailles olympiques d’argent, il est une star du biathlon.
Son prochain objectif pourrait changer sa vie et donner une toute autre couleur à sa carrière, il s’agit bien évidemment des Jeux Olympiques 2026, avec des épreuves de biathlon prévues à Antholz.