« Je suis revenue par amour du ski, pas par défi »
À 41 ans, la légende du ski alpin US, originaire du Minnesota, reste une star aux USA, un pays où les sports d'hiver n'ont pas souvent les faveurs de la presse.
Cette semaine, Lindsey Vonn a même fait la Une du grand magazine Time. La quadruple gagnante de la coupe du monde s'est livrée sans filtre sur son retour inattendu, ses démons et ses ambitions olympiques.
« Je ne suis pas revenue par défi, mais parce que je ressentais un grand vide », confie-t-elle d’emblée.
« Après ma retraite, il y a eu des périodes où j'avais du mal à trouver la volonté et la détermination de me lever le matin. »
Une longue bataille contre la dépression
La championne, que certains appellent affectueusement « LV84 » en référence à son dossard fétiche, n’a jamais caché ses batailles contre la dépression.
Mais le creux le plus profond est venu juste après l’annonce de son arrêt, en 2019, à Åre, alors qu’elle venait de décrocher le bronze aux Championnats du monde.
« Je me demandais comment j’allais pouvoir gérer une telle situation, sans le ski, qui était la seule chose qui me rendait vraiment heureuse », se souvient-elle.
Pour remonter la pente, elle s’est appuyée sur son psychologue, Armando Gonzalez. Ce dernier, cité par Time, reste bluffé : « Lindsey est capable de revivre ses pires chutes avec une capacité surhumaine à se dissocier de la douleur. »
Avant son come-back, même Ilka Štuhec, sa rivale slovène, l’avait taquinée en l’appelant « grand-mère ». « Tout le monde me disait que je n’y arriverais pas, et cela m’a fait douter de moi et m’a blessée », avoue Vonn.
Pourtant, quand la douleur a enfin disparu après son remplacement de genou au printemps 2024, plus rien ne l’arrêtait.
« Je voulais revenir simplement par amour du ski et de la compétition. Un défi sans aucune autre motivation, reconnaissante de pouvoir refaire tout cela. »
Une médaille olympique avant de partir en paix
Son retour a tout d'abord surpris : débuts timides à Sankt Moritz, éclairs à St. Anton, déceptions à Cortina et Saalbach… avant une apothéose à Sun Valley.
« J’ai quitté Saalbach en pensant que les choses n’allaient pas bien et que je n’étais pas heureuse d’être là sans m’améliorer », raconte-t-elle.
« Puis je suis revenue avec de meilleures intentions et la course de Sun Valley a été la plus excitante de ma carrière, juste après la médaille d’or olympique en descente à Vancouver 2010. »
À l’approche des Jeux de Cortina 2026, elle a déjà décroché l’or olympique de la descente en 2010, son attention se porte sur l’Olympia delle Tofane, l’une de ses pistes fétiches.
« J’aime quand les enjeux sont élevés », lance-t-elle, un sourire dans la voix.
« Je ne sais pas si je serais satisfaite si je repartais sans médailles, mais je ne pense pas que cela arrivera même si je sais que j’ai déjà fait plus que ce que tout le monde attendait. »
