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Tout près d'un grand bonheur

Lucas Pouille a vécu des semaines très noires depuis sa demi finale surprise à l'Open d'Australie en 2019. Derrière il n'a pas su, il n'a pas pu confirmer et petit à petit il s'est enfoncé dans le classement.

Oublié le traitement réservé aux meilleurs mondiaux, oublié les gros prize money et retour à l'ordinaire sur les challengers et bientôt encore plus bas dans la jungle des tournoi Futures, ITF, là où les joueurs sont livrés à eux mêmes.

Pouille se retrouve à effectuer des matches dans l'anonymat le plus complet, à jouer devant 3 spectateurs dans des endroits improbables et cela va toucher son moral. Le Tricolore va même goûter à l'alcool, tombé dans une déprime, avant de s'en sortir à force de courage et l'aide de ses proches.

Tombé au 670e rang mondial, il continue d'écumer les Futures en attendant mieux et s'est donné l'objectif ambitieux de participer aux JO 2024. Jusqu'à cette semaine son début d'année était quelconque et puis arrive Roland Garros.

Invité pour prendre part aux qualifications il va dominer au T1 le Tchèque Tomas Machac 7/5 6/3 et enfin retrouver le sourire.

C'est assez paradoxal mais je pense que c'est la victoire qui me fait le plus plaisir depuis presque quatre ans. Ça fait longtemps. J'arrivais à "Roland" avec très peu de certitudes, très peu de repères, de tournois, quasiment zéro victoire.

Mais j'avais bien bossé et fait le choix de ne pas aller à Bordeaux pour bien me préparer avec mes entraîneurs Eric (Winogradsky) et Enzo (Py). On est resté ici à s'entraîner et je suis très content du match que j'ai fait face à un très bon joueur qui a eu de super résultats.

Quand on commence le tournoi, on n'a pas envie qu'il se termine le premier jour. Cette victoire me donne beaucoup de bonheur. Maintenant il va falloir bien se préparer pour le prochain tour, ça fait longtemps que je n'ai pas enchaîné des matches." explique t'il à la FFT

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Cet après-midi Lucas Pouille a récidivé en sortant le joueur de Taiwan Chun Hsin Tseng en trois manches, au T2

Porté par une certaine confiance, beaucoup de volonté et par le public, il va désormais affronter l'Autrichien Jurij Rodionov, ATP 134, pour gagner sa place dans le grand tableau de Roland Garros.

La mission sera difficile mais loin d'être impossible pour le Tricolore de 29 ans. 

On a toujours cette envie de bien faire à Roland-Garros. On sait que les gens sont nombreux, ils ont envie de nous soutenir, envie qu'on gagne. Quand il y a tous ces gens qui sont dès l'entrée sur le court à fond derrière et à scander mon nom, forcément, c'est génial.

Souvent dans leur tête, je reste malgré tout le favori alors que je ne le suis plus du tout en ce moment. J'ai fait une tournée aux Etats-Unis, qui on peut le dire, ne peut pas être moins bonne.

Je me fais mal au dos, je dois me retirer et je viens ici, je me soigne, je m'entraîne bien mais je n'ai pas de repères. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre mais le seul truc que je savais c'est que je donnerais 400 % et que je ferais de mon mieux, ça on ne pouvait pas me l'enlever." conclu t'il.

Une victoire face à Rodionov lui permettrait de faire un joli bond au classement mondial, lui donnerait de l'air financièrement et lui permettrait peut-être de signer un contrat avec un sponsor, pour remplacer les anciens, tous partis au moment où les résultats s'envolaient.