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Marathon des Sables 2021
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Les infos sur le parcours ICI
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Dimanche 3 octobre / Etape 1
Les sourires étaient encore plus radieux qu'à l'habitude ce matin juste avant le départ du 35e MDS, sur le visage de Patrick Bauer comme des 672 concurrents qui vont tenter de traverser le Sahara sud-marocain sur 250 km en 6 étapes.
Il faut dire que l'épreuve désertique légendaire a fait une pause de près de deux ans en raison de la crise sanitaire mondiale. « C'est une bénédiction d'être ici avec vous tous » a lancé Patrick Bauer, créateur de l'événement et directeur de course, lors de son briefing.
L'émotion était palpable. Avec 32,2 km relativement roulants à parcourir – plateaux rocailleux, un djebel à gravir, quatre passages de dunes –, cette mise en jambes s'avère particulièrement éprouvante : la chaleur est étouffante, près de 45°C à l'ombre.
Sur le parcours comme sur la ligne d'arrivée, les visages sont marqués, et même les plus rapides comme Rachid El Morabity, vainqueur du jour et en quête d'un huitième titre, ont souffert.
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Lundi 4 octobre / Etape 2
Les 39 abandons et mises hors course hier confirment la rudesse de la première étape.
Et ce n'est pas aujourd'hui que les 633 rescapés se sont reposés puisqu'ils avaient affaire à une étape redoutable de 32,5 kilomètres comportant 13 km au cœur des dunes les plus hautes du Maroc : l'Erg Chebbi aussi connu sous le nom de Dunes de Merzouga. Des monstres de plus de cent mètres de haut, l'équivalent d'immeubles de trente étages...
Et de fait, ce matin, l'anxiété dominait dans le peloton, y compris parmi les plus endurcis, comme Loury EXPLORER (FRA), l'aventurier qui tente le 35e MDS pieds nus : « Je ne pensais pas qu'il ferait aussi chaud, jusqu'à 50°C ça passe mais là c'est limite. J'ai strappé mes pieds pour passer les dunes, on verra bien ! »
Course dames :
C'est presque ensemble que les trois premières femmes, Aïcha OMRANI (FRA), Aziza RAJI (MAR) et Hassna HAMDOUCH (MAR), sont parvenues à l'entrée des Dunes de Merzouga.
Puis l'expérience d'Aziza a payé : elle devance largement ses poursuivantes à la sortie des dunes. Hassna réalise la bonne opération du jour en montant sur le podium, la Française Aïcha passe en deuxième position.
Course hommes :
Une nouvelle fois, la stratégie des coureurs marocains a payé : en retrait lors du passage de la tête de course au CP1, Rachid et Mohamed EL MORABITY (MAR) ont continué de laisser leurs adversaires étrangers mener la course dans les dunes, avant de les semer juste avant la sortie.
Résultat : une victoire pour Mohamed avec 6 minutes d'avance sur son frère. Aziz YACHOU (MAR) complète le podium du jour. De nouveau, Mérile ROBERT et Mathieu BLANCHARD sont les deux premiers Français, en 4e et 5e position.
Sur la ligne d'arrivée, Mathieu semblait le plus frais de ces cinq hommes... à suivre !
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Malheureusement cette journée du lundi aura été endeuillée avec le décès d'un coureur, voir ICI
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Mardi 5 octobre / Etape 3
Le bivouac s'est éveillé ce matin dans une ambiance pesante : regards vides ou fuyants, les esprits focalisés sur la disparition de ce concurrent français hier lors de la deuxième étape. Depuis l'annonce de ce drame, les messages de soutien pour la famille, les participants et le staff sont innombrables.
Chaque concurrent a pu décider en son âme et conscience de poursuivre ou non l'aventure. Et c'est après une minute de silence que le peloton s'est élancé au pas, pour une fois : avec à leur tête les compagnons de tente du disparu, les 552 participants encore en course ont marché sur quelques centaines de mètres avant de réellement se mettre à courir.
Cette troisième étape de 37,1 km est très variée et passe par l'Erg Znaïgui, une zone de dunes magiques aux formes tellement parfaites qu'on les croirait artificielles.
Course dames :
C'est une course d'observation qui se joue entre Aziza RAJI (MAR) et Aïcha OMRANI (FRA) : au coude-à-coude jusqu'à une dizaine de kilomètres de l'arrivée, c'est finalement Aziza, comme les jours précédents, qui creuse un bel écart sur le final. La Japonaise Tomomi BITOH termine troisième dans de véritables éclats de joie : « C'était génial ! Je suis très contente, mais très fatiguée ! »
Course hommes :
Sur cette troisième étape, l'histoire se répète : laissant du champ sur les deux premiers tiers du parcours au duo français Mathieu BLANCHARD et Mérile ROBERT, le trio marocain comprenant les frères EL MORABITY et Aziz YACHOU s'est finalement imposé.
Sur la ligne, c'est Mohamed, le cadet, qui lève les bras, son frère Rachid semblant dans le dur. Au classement général, Mohamed se rapproche à moins de 2 min de son frère, et Mathieu et Mérile sont dans un mouchoir de poche en 4e et 5e position, à un peu moins de 20 min de Rachid.
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Mercredi 6 octobre / Etape 4 partie 1
Les sourires étaient crispés ce matin sur le bivouac. La cause : l'étape du jour, 82,4 km de désert comprenant une vingtaine de kilomètres de dunes, et surtout l'immense djebel El Oftal à 19 km de l'arrivée.
L'entreprise est déjà difficile en soi, mais la chaleur toujours bien présente la rend très impressionnante. Elisa BERNARD (FRA), pour sa première participation, dotée de trois ampoules à chaque pied, était ce matin « en stress total par rapport à cette étape. » A ses côtés, Patrice BLIN (FRA), lui aussi novice sur le MDS, sautillait dans tous les sens - « Le stress, je ne connais pas ! »
Même si le thermomètre est légèrement descendu, la température reste très élevée, rendant la course compliquée. La grande majorité du peloton est ainsi passée à la marche, progressant prudemment pour ne pas prendre de risques.
Course dames
Si de nombreux concurrents semblaient craintifs ce matin, Aïcha OMRANI (FRA), actuellement deuxième du classement féminin, était pleine d'envie : « Je suis allée un peu trop vite sur la première étape, et après j'ai décidé de suivre Aziza RAJI (MAR) qui connaît parfaitement la région. Je me suis calée sur son allure et ça marche bien. »
Aziza mène actuellement l'étape longue, et la Japonaise Tomomi BITOH complète le podium provisoire. Les Françaises Elise CAILLET et Séverine CAILLIEZ sont actuellement 5 et 6ème.
Course hommes
La bonne entente des Français Mathieu BLANCHARD et Mérile ROBERT et leurs performances sur les trois premières étapes pouvait laisser penser qu'ils avaient un coup à tenter sur l'étape longue, d'autant plus que tous deux apprécient les longues distances.
Mais c'était sans compter une affection intestinale pour Mathieu la nuit dernière, et bien sûr la chaleur et le terrain favorable aux coureurs marocains ; aux deux-tiers de la course, c'était bien Rachid et Mohamed EL MORABITY qui étaient en tête, suivis d'Aziz YACHOU.
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Jeudi 7 octobre / Etape 4 partie 2
Tous deux rêvaient de cette victoire, et leurs prestations respectives sur l'étape longue de 82,5km partie hier matin pourraient bien la leur offrir : Rachid EL MORABITY et Aziza RAJI s'imposent avec une large avance sur leur terrain favori, au cœur du Sahara sud-marocain.
Rachid comme Aziza n'ont pas cherché à jouer de stratégie sur cette étape : ils ont juste fait ce qu'ils savent faire le mieux, courir à une allure constante, et ce malgré le sable, les reliefs, la fatigue et la chaleur.
Course dames
Le fait du jour est la contre-performance de la deuxième au classement général, la Française Aïcha OMRANI. Elle ne termine que sixième de l'étape, avec plus de 3h30 de retard sur Aziza RAJI.
Elle conserve malgré tout sa deuxième place au général, mais ses poursuivantes Tomomi BITOH (JAP) et Hassna HAMDOUCH (MAR) se rapprochent.
Course hommes
Derrière le boss, deux autres Marocains complètent le podium de l'étape : Mohamed EL MORABITY, petit frère de Rachid, et Aziz YACHOU, révélation de cette 35e édition. Il faudra sans nul doute compter sur lui dans les prochaines années.
Le Français Mérile ROBERT a réalisé comme à son habitude une belle étape longue, et reste troisième au classement général. Quand à son compatriote Mathieu BLANCHARD, malade toute la nuit précédant le départ, il n'a pu suivre le rythme à partir du CP2 et se voit relégué à la septième place du général.
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Beaucoup d'abandons
Une cinquantaine de concurrents sont encore attendus ce jeudi soir au bivouac, ce qui portera le nombre de Finishers de cette quatrième étape à environ 350, soit un peu plus de 50% des partants.
Ce taux d'abandon n'a jamais été observé en 34 éditions. Les causes semblent multiples, et on pense bien évidemment en premier lieu à la chaleur, plus élevée que d'habitude, avec une hygrométrie importante et pratiquement pas de vent.
Selon les membres du staff vivant dans la région, les températures sont anormalement élevées pour la période. Autre point important : les problèmes intestinaux. Bien sûr, chaque année des participants sont malades, mais cette année les troubles gastriques affectent la plupart des tentes.
Il faut noter que le staff est également sévèrement touché. Bien évidemment, marcher ou courir des dizaines de kilomètres dans le désert chaque jour avec peu d'énergie et pratiquement pas de repos devient très difficile.
Frédéric COMPAGNON, directeur médical du MARATHON DES SABLES, émettait également l'hypothèse que les participants n'avaient pas pu vivre leur passion de la course à pied normalement ces deux dernières années en raison de la pandémie de Covid-19.
Restrictions de déplacement, courses annulées, moral en berne : difficile d'arriver aussi prêt et motivé que d'habitude au départ. Aussi, le drame qui a touché la course lors de la deuxième étape a fortement affecté le moral des participants.
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Vendredi 8 octobre / Et de 8 victoires pour le roi Marocain Rachid EL MORABITY ! Sa compatriote Aziza RAJI s'impose pour la première fois.
C'est dans un sprint endiablé après 3 h 33 mn d'effort que s'est jouée l'arrivée de la cinquième étape : à cent mètres de la ligne, Mohamed EL MORABITY (MAR) et Mathieu BLANCHARD (FRA), qui avaient couru toute cette étape ensemble, se sont défiés en toute sportivité.
Et c'est Mohamed qui s'est imposé avec cinq mètres d'avance sur Mathieu. Tous les deux sont tombés dans les bras l'un de l'autre, épuisés mais heureux de ce moment de complicité.
Derrière, Aziz YACHOU (MAR), Rachid EL MORABITY (MAR) et Mérile ROBERT (FRA) complètent le top 5 de l'étape. Au général, c'est bien Rachid qui l'emporte pour la huitième fois, un pas de plus vers le record de Lahcen AHANSAL (MAR) avec 10 victoires.
Si les frères EL MORABITY sont ravis de leur résultat, Mérile ROBERT a lui explosé d'une joie contenue jusqu'ici. C'est la seconde fois qu'il se hisse sur la troisième marche du podium, une performance de très haut niveau.
Quant à Mathieu BLANCHARD, il était à la fois heureux de cette cinquième place, et très frustré de sa contre-performance sur l'étape 4, due à des troubles intestinaux la nuit précédente.
(suite sous la vidéo)
Côté féminin,
La Japonaise Tomomi BITOH s'est offert avec panache l'étape marathon en 4 h 47 mn. Elle est restée de longues minutes figée après la ligne d'arrivée, entre rires et pleurs.
Mais l'écart de 17 mn avec Aziza RAJI (MAR) n'est bien entendu pas suffisant pour priver celle-ci de sa victoire au classement général : elle remporte son premier MARATHON DES SABLES, une fierté pour le Maroc qui voit en elle la relève de Touda DIDI, victorieuse en 2008 et 2009.
Ensuite les arrivées s'enchaînent sous la ligne, et à chaque fois l'émotion est palpable sur les visages.
Nombreux sont ceux qui ne peuvent retenir leurs larmes lorsqu'ils passent à leur cou cette médaille tant attendue, et si âpre à conquérir cette année.
Avec environ 50% de Finishers, cette 35e édition restera sans nul doute comme la plus difficile courue jusqu'à présent, entre la chaleur, la crise sanitaire mondiale, les troubles intestinaux et l'effet du drame survenu lors du deuxième jour de course.
La cérémonie des podiums aura lieu ce soir sur le bivouac. Demain il ne restera plus que l'étape Solidarité - 8,5 km de désert très sablonneux - pour valider la médaille reçue aujourd'hui.
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