"Martin est prêt"
Ce sont les paroles de son entraineur Stéphane Bouthiaux après le succès du relais mixte. Une course conclue avec brio par Martin Fourcade. "La seule petite inconnue concerne l'évolution de sa forme à long terme" ajoutait le coach.
Freiné dans sa préparation durant trois mois par la faute d'une mononucléose, le triple vainqueur de la coupe du monde a tout oublié. Il sera encore une fois l'homme à battre pour cet hiver 2015.
Dès mercredi soir à Östersund il défendra bec et ongles son dossard jaune et si un biathlète veut le déloger de son trône, il devra se montrer sacrément costaud.
Oublié aussi (provisoirement ?) ses envies de ski de fond, il souhaite se concentrer pleinement sur son sport, sur son biathlon qui lui donne tant de plaisir.
Et du plaisir nul doute qu'il va encore en redonner des tonnes à ses supporters de plus en plus nombreux. Martin Fourcade est en train d'installer le biathlon dans tous les foyers. Pas le plus mince de ses exploits. (suite sous la photo)
Les Norvégiens sont revanchards
Depuis trois ans le patron s'appelle Fourcade et cela ne plait pas vraiment aux biathlètes Scandinaves. Evidemment ils ont eux aussi gagné de nombreuses courses et de belles médailles durant cette période.
Collectivement ils sont très forts mais individuellement, ils sont battus.
Emil Svendsen, en proie à des soucis de motivation cet été, annonce vouloir prendre les courses avec plus de recul. Il veut skier sans pression et prendre du plaisir. Autant dire qu'il laisse le rôle de favori à son meilleur ennemi, mais reste le danger N°1 pour le Français.
Ole-Einar Bjoerndalen ne pourra pas jouer le général. A 40 ans bien sonnés, il n'a plus les moyens physiques pour lutter toute une saison. Malgré l'apport de son nouveau motorhome censé aider sa récupération, le roi OEB sera sans doute l'homme de quelques courses. Déjà énorme pour son âge.
Johannes Thingnes Boe, grande révélation de l'hiver 2014, rejette aussi la pression. "Ce sera difficile de faire mieux" a t'il déjà prévenu. A seulement 21 ans, le "petit" Boe n'a probablement pas encore la caisse nécessaire pour gagner le général cette année.
Tarjei Boe a déjà remporté le globe, c'était en 2011, juste avant l'ère Martin Fourcade. Très déçu la saison dernière après des JO cauchemardesques, le Norvégien a mis les bouchées doubles à l'entrainement et se sent prêt pour jouer à nouveau les premiers rôles. Son tout début de saison n'aura encore rassuré personne. (suite sous la photo)
Autrichiens, Allemands et Russes en outsiders
Difficile de parler de candidats au globe de cristal pour ces biathlètes tant la suprématie de Martin Fourcade, et certains Norvégiens, semble importante.
L'an passé Landertinger et Eder ont signé une superbe saison en terminant 4eme et 5eme du classement général. Une grosse performance, presque un sommet pour ces biathlètes. Probablement signeraient-ils aujourd'hui pour le même bilan.
Côté Allemand il a fallu se contenter l'hiver passé de la 7eme place de Peiffer et la 10eme de Schempp. Au pays du biathlon ce n'est pas suffisant. Le public et les médias en veulent plus, beaucoup plus.
Certes il faudra encore attendre pour trouver un successeur aux illustres Luck, Fischer ou Gross, mais on peut s'attendre à voir le niveau moyen tirer vers le haut et venir plus régulièrement taquiner les podiums.
La Russie débute sa saison avec la suspension de son grand espoir Loginov. Pas le meilleur moyen pour instaurer de la confiance dans, et surtout en dehors de cette équipe plusieurs fois touchée par le dopage.
Sacré champion olympique par équipes, Anton Shipulin a tout pour devenir l'incontestable numéro 1 du pays. 8eme du général en 2014, le Russe peut faire beaucoup mieux et nous semble capable de rivaliser avec les Norvégiens en gagnant un tout petit peu de régularité.
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Le Suédois Fredrik Lindstroem, le Letton Andrejs Rastorgujevs, le Slovène Jakov Fak et l'Italien Lukas Hofer ont également les moyens de se mettre plus d'une fois en évidence. On devrait les voir assez souvent jouer avec les meilleurs et pourquoi pas devancer les grands, ponctuellement. (suite sous la photo)
La France c'est pas seulement Martin Fourcade
Dans le sillage de son leader c'est tout un groupe qui progresse. On a vu l'an passé un Jean-Guillaume Béatrix venir prendre une médaille aux JO et s'offrir son premier podium en coupe du monde. Le Dauphinois en veut plus et vise pour cet hiver le top 10 mondial, ça passera par de nouveaux exploits.
Simon Fourcade aborde sa saison de manière plus relâchée en misant plus sur le plaisir. La pression il veut l'oublier et revenir aux racines du sport : entrainement, plaisir et compétition. Une nouvelle façon de faire pour garder la motivation et surtout prévue pour performer.
Alexis Boeuf n'a pas briller en 2014 et mis un terme prématuré à sa saison. En accord avec ses entraineurs, le Savoyard a voulu prendre du temps pour se reposer, recharger les batteries, pour revenir en grande forme cet hiver. Ses premiers chronos sont très encourageants.
Simon Desthieux, espoir de l'équipe, se rapproche à grand pas des meilleurs mondiaux. 4eme et 7eme en fin de saison, il a pris du volume et de la confiance et souhaite continuer sur sa lancée. Le potentiel est là.
Quentin Fillon-Maillet, autre élément d'avenir, possède un gros moteur. Le Jurassien apprend vite au contact de Martin Fourcade et des autres et va sans doute le démontrer assez vite sur la piste.
Derrière ce top 6 national, d'autres biathlètes progressent et frappent à la porte. Les frères Florent et Fabien Claude, Antonin Guigonnat, Bapiste Jouty, Clément Dumont, Mathieu Legrand ou Clément Arnault.
Le biathlon Français continue de former d'excellents athlètes mais les places en coupe du monde deviennent de plus en plus chères ! Un constat réjouissant, gage de réussite.
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Photos : Nordic Focus