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Pas terrible !

Sylvain Bolt, journaliste spécialisé, suit les mondiaux de ski alpin pour Le Matin, un des plus gros médais de Suisse Romande. Il publie ce matin un témoignage hallucinant sur la qui en dit long sur la façon de travailler de certains.

Logé à Brides les Bains, où les prix sont légèrement moins élevés (si l'on ose dire) qu'à Courchevel et Méribel, les médias doivent avoir, normalement, des navettes à disposition pour se rendre sur les sites de courses et revenir.

"Pour commencer il faut trouver une navette. Qui circule. Mais surtout qui circule à l’heure. C’est là le challenge le plus difficile. Il y a des horaires, certes, mais ceux-ci ne sont pas franchement fiables. On a testé pour vous." écrit Sylvain Bolt.

Ce matin-là, vers 8h30, une vingtaine de confrères sont frigorifiés au bord de la route. Un journaliste d’une radio française nous indique, grelottant, qu’il attend depuis «au moins trente minutes». On re-re-vérifie l’horaire.

Là, coup de chance: un bus passe et semble freiner. Il affiche sur un écran la mention «Pas de voyageurs». Mais il s’arrête. Oui, il s’arrête. Après moins de dix minutes d’attente. Un vrai miracle!

Bon, le chauffeur ne semble pas avoir été briefé pour sa mission du jour: Le chauffeur: «Ah bon, vous êtes des journalistes. C’est vous qui attendiez hier non, on se connaît?»

Le journaliste: «Non, ce n’était pas moi cette fois. Mais peut-être des confrères matinaux qui aussi patienté la veille?» Ici, ce genre d’échanges est devenu banal. Et on préfère en sourire.

Les récits se multiplient. Certains ont fait un immense détour par Bozel, village situé plus bas dans la vallée, alors qu’ils étaient assis dans la navette… Courchevel-Méribel."

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"Un soir, après une longue journée de travail, il faisait nuit et les températures étaient négatives.

Plusieurs bus vides ont tourné sur un rond-point à quelques mètres de l’arrêt de la navette censée nous ramener de Courchevel à Brides-les-Bains. Comme pour nous narguer.

On venait de retrouver une pauvre consœur romande proche de l’hypothermie, qui s’accrochait à l’espoir de pouvoir redescendre depuis trente minutes. On lui tiendra compagnie une demi-heure de plus avant de voir un bus approcher pour de bon.

Il semblerait que le chauffeur soit resté au parking plus haut, mettant hors de lui le responsable des transports des Mondiaux. Ce dernier, gêné, s’est alors confondu en excuses.

«Ah, vous êtes Suisses en plus, donc ponctuels. Plusieurs journalistes suisses m’ont appelé.»