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Très peu de nations médaillées

Depuis de nombreuses années, beaucoup nous vendent la diversité du biathlon, un sport qui permet à de nombreuses nations de terminer sur le podium. Un sport, dont les formats se ressemblent, qui permet à des athlètes venant de partout de s'offrir une médaille.

Mais, force est de constater, que ces mondiaux de Nove Mesto nous ont offert l'exact contraire avec la Norvège masculine et la France féminine qui ont totalement écrasé les compétitions.

L'Italie, grâce à Lisa Vittozzi, a pu tirer son épingle du jeu. L'Allemagne et la Suède ont tout juste limité la casse, alors que la Lettonie, avec l'inattendu Andrejs Rastorgujevs a pu ramasser une miette.

On est donc très loin de l'universalité de ce sport vanté et recherché par l'IBU, on est même jamais aller aussi loin puisque ces mondiaux ont récompensé seulement six pays, comme la saison dernière, alors que ce n'était plus arrivé depuis 2008.

(suite sous la photo)

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Marketa Davidova

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Que s'est il passé à Nove Mesto ?

La mainmise de la Norvège et de la France est selon nous la conséquence de plusieurs facteurs.

* Ces deux nations ont la chance de posséder des biathlètes hors normes, des phénomènes générationnels comme le sont Julia Simon, Justine Braisaz Bouchet et Johannes Boe.

* L'interdiction des farts fluorés qui ont obligé toutes les équipes à repartir d'une feuille blanche, sans aucun repère comme ces nations pouvaient en avoir après avoir travaillé durant plusieurs décennies avec les produits fluorés.

Du coup les grosses nations, avec leurs cellules glisses très étoffées, ont largement pris le dessus sur les plus petites. Un phénomène qui s'est largement accru à Nove Mesto sur cette neige sale, lourde et très humide.

* Des mondiaux dans de vraies conditions hivernales, sur une neige compacte, auraient à coup sur réduit les écarts entre les meilleurs et les autres.

* L'absence des équipes de Russie et de Biélorussie. Qu'on le veuille ou non, ces deux nations font partie de l'élite la discipline, et remportaient des médailles sur chaque mondiaux. Logiquement, leurs absences impliquent moins de diversité et de concurrence.

* On a parlé du fartage mais les skis jouent également un grand rôle dans la performance. Les meilleurs biathlètes reçoivent, via les marques, les meilleurs skis et les autres reçoivent le reste.

Les meilleures nations arrivent plusieurs centaines de paires dans leurs camions, pour les plus petites, on peut diviser le chiffre par 10.

* Un travail de plus en plus professionnel. Au sein des grandes équipes, on possède les plus gros budgets mais aussi les meilleurs entraineurs, le meilleur systême de détection et un véritable savoir faire pour amener les jeunes au sommet.

* Des biathètes sur le déclin : Dorothea Wierer, Lisa Theresa Hauser, Marketa Davidova loin de leurs meilleur niveau, Anastasia Kuzmina, Kaisa Makarainen, Denise Herrmann, Tiril Eckhoff et Marte Roeiseland, n'ont pas été remplacées.

* On pourrait également parler des équipes des USA et du Canada qui sont désormais loin de leur niveau passé. Mis à part le Néo Zélandais, naturalisé US, Campbell Wright, les autres sont à des années lumières des meilleures.

Qu'il semble loin le temps ou Myriam Médard remportait des médailles olympiques et mondiales, le temps ou Jean-Philippe LeGuellec, Lowell Bailey, Susan Dunklee et Tim Burke s'illustraient régulièrement en coupe du monde.

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05.01.2018, Oberhof (GER): Tim Burke (USA), Emil Hegle Svendsen (NOR), Lukas Hofer (ITA), Martin Fourcade (FRA)

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