Actuellement à Livigno avec de nombreux fondeurs et fondeuses russes, l’entraîneur Egor Sorin croise souvent Johannes Klaebo et son ami Emil Iversen, eux aussi en stage sur les pistes.
Il n’y a pas eu d’échanges directs entre eux, mais Sorin, interrogé par la NRK, a tenu à évoquer le sentiment de ses jeunes athlètes après la nouvelle interdiction de départ prononcée par la FIS.
« Ils ont pleuré après cette décision. C’était une tragédie pour eux, mais Klaebo était heureux », raconte avec tristesse Egor Sorin.
Sorin, comme beaucoup, n’a pas digéré les propos du Norvégien : « C’est la bonne décision. Je crois, et je le crois depuis longtemps, que les Russes ne devraient pas être autorisés à participer tant que la guerre se poursuit. »
Guère plus subtil, Iversen ajoute : « Il est tout à fait normal qu’ils ne puissent pas se déplacer tant que la guerre fait rage. Cela me semble évident, mais ils doivent pouvoir s’entraîner et eux aussi doivent avoir confiance en l’altitude. »
Le duo n’est en revanche pas dérangé lorsque leur compatriote Casper Ruud affronte avec le sourire Daniil Medvedev sur le circuit mondial de tennis, pas plus que lorsque les hockeyeurs norvégiens croisent les Russes en NHL. Les exemples ne manquent pas.
On apprécie pourtant beaucoup Klaebo et Iversen en version sportive, mais le comportement des Norvégiens et Suédois devient insupportable.
Ils ont même menacé la FIS de boycotter les JO si les Russes étaient autorisés à revenir.
Le TAS va-t-il changer la donne ?
Très touché, le jeune Saveliy Korostelev, tout juste 20 ans, n’est évidemment pas du même avis :
« J’aimerais tellement participer à la Coupe du monde. Qui n’en rêverait pas ? Il y a un gars qui s’appelle Klæbo sur la piste. Toute l’équipe s’entraîne pour donner le meilleur d’elle-même et Johannes est le meilleur au monde, le meilleur de tous les temps. Tout le monde veut se mesurer aux meilleurs, mais on nous prive de notre rêve. »
Aujourd’hui, il faudrait un miracle pour voir quelques skieurs ou biathlètes russes aux JO, mais leur fédération a fait appel de la décision de la FIS devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Sachant que celui-ci vient d’autoriser, contre l’avis de leur fédération, la participation des lugeurs et bobeurs russes aux JO, un mince espoir reste permis.
Le TAS est basé à Lausanne. C’est lui qui tranche la majorité des litiges sportifs internationaux, notamment ceux liés aux Jeux olympiques.
