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Jacques Jefferies met sur la table un sujet complexe

Agée de 23 ans, le biathlète Haut Savoyard, qui a participé cet hiver à plusieurs courses sur le circuit IBU Cup, a pris courageusement la parole pour évoquer un sujet qui lui tient à coeur : la libre parole dans le sport de haut niveau.

"Chaque athlète de haut niveau vous le dira : le sport professionnel fait rêver. On admire les médailles, on applaudit les victoires, on célèbre le dépassement de soi.

Mais derrière ces moments glorieux se cache une réalité plus sombre, souvent méconnue et rarement discutée ouvertement : celle des pressions psychologiques, parfois extrêmes, qui pèsent sur les athlètes, leur entourage et les structures sportives elles-mêmes." indique t'il.

"En France, nous ne sommes pas la meilleure nation du monde dans beaucoup de sports d'hiver pour rien. Mais cette exigence a parfois un coût humain très lourd.

Derrière les sourires et les performances, combien d’athlètes vivent dans une anxiété permanente, craignant sans cesse de ne pas être à la hauteur, d’être exclus ou même rejetés du jour au lendemain ?

Combien d’entre eux doivent accepter sans explication de ne pas participer à une compétition, ou d’être constamment comparés, critiqués, soumis à des pressions excessives venant d'un encadrement qui dépasse parfois les limites d'une exigence saine et respectueuse ?" ajoute Jacques Jefferies.

Pour les entraineurs, l'équilibre n'est pas toujours facile à trouver mais pour le Haut Savoyard, il faut plus de dialogues.

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(Suite sous la photo)

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La loi du silence dans le sport de haut niveau

"Ce qui serait jugé toxique ou inacceptable dans n’importe quel autre contexte professionnel est souvent banalisé dans le sport. On accepte que des athlètes, parfois très jeunes, subissent des pressions qu’ils n’osent même pas exprimer à voix haute.

Pourquoi ? Parce que parler, c’est prendre le risque d’être mis à l’écart, de perdre sa place, voire même d’être jugé faible ou pas fait pour le au haut niveau." raconte Jacques Jefferies.

Dans ma pourtant courte carrière, j'ai déjà ressenti ce poids du silence imposé. J’ai osé exprimer mes interrogations sur certaines pratiques fédérales, en espérant simplement contribuer à améliorer les choses.

Mais en retour, j’ai reçu un rappel à l’ordre clair : concentre-toi sur ta performance, ne perd pas ton énergie dans des sujets globaux, ne critique pas. Ce rappel m’a fait comprendre une chose essentielle : dans le sport de haut niveau, la parole libre dérange.

Tout est fait pour protéger la façade. On aime les athlètes qui sourient, qui performent, qui partagent la victoire. Mais ceux qui parlent ? Ceux qui questionnent ? On les tolère mal. On les isole un peu. On les classe comme “à problème”. Et ça, ça fait peur.

Parce que moi aussi, je me pose la question: Si j’écris ceci, est-ce que ça va me retomber dessus ? Et c’est là qu’on voit à quel point le système est fragile. Un système fort accepte la critique. Il en fait une force. Un système qui réprime la parole trahit sa propre insécurité.

La Fédération, comme beaucoup d’autres, semble craindre la transparence. Elle souhaite préserver son image à tout prix, quitte à décourager les athlètes de s’exprimer ouvertement sur leurs difficultés.

Mais ignorer ces problèmes ne les résout pas, bien au contraire : cela les amplifie."

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Courageux, Jacques Jefferies n'a pas hésité à mettre tout cela en ligne, sur son site, pour évoquer de façon détaillée ce problème qui touche de nombreux athlètes de haut niveau, en espérant que les choses puissent changer dans le futur.

Vous pouvez lire l'intégralité de son article en cliquant ICI

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