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Dans le bain depuis tout petit

Quentin Fillon-Maillet, naît le 16 août 1992 (28 ans), dans le Jura. Originaire de Saint Laurent en Grandvaux, il grandit dans une famille 100% nordique. Ses parents, Laurent et Hélène, sont des amoureux de sport et pratiquent à bon niveau le ski nordique.

Hélène Fillon-Maillet est d’ailleurs victorieuse du Marathon des Cimes en 2006, aux Fourgs (Doubs). Ses frères et ses cousins ont également pratiqué le biathlon à bon niveau, seule sa sœur préférant l’équitation.

La famille Fillon-Maillet est une famille de sportifs, et les parents de Quentin lui transmettent avant tout l’intérêt de faire du sport pour son propre plaisir, par goût de l’effort et par amour de la nature, des grands espaces jurassiens, du ski nordique et du sport en général.

Quentin lui-même affirme aujourd’hui que c’est grâce à sa famille qu’il a pu et peut encore pratiquer le biathlon à haut niveau. Il a conservé ce plaisir simple de faire du biathlon pour faire du biathlon, et de s’entraîner.

Les enjeux ont largement évolué depuis sa petite enfance mais tous ceux qui le côtoient décrivent un garçon très investi aux entrainements.

Quentin commence donc le ski à 4 ans, au Ski Club du Grandvaux, avec son père comme entraineur, et entame les compétitions à l’âge de 10 ans. Il suivra dès lors, ce qui est peu courant à ce niveau, un cursus scolaire classique jusqu’à l’obtention de son BTS.

Quentin n’a en effet pas étudié dans des établissements de sports-études, sur les conseils de ses parents, ce qui l’inquiétait car il craignait de prendre du retard sur la concurrence.

Mais c’est également cette particularité qui lui a permis de se forger le caractère qu’on lui connaît aujourd’hui.

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Une progression par étapes

Quentin va cependant très vie se professionnaliser car il arrive sur le circuit IBU Cup en 2012, à tout juste 20 ans, et obtient rapidement de très bons résultats, figurant dans le top 15 à plusieurs reprises.

Il reste donc à peine un an sur le circuit et connaît sa première sélection pour le circuit Coupe du Monde en 2013. La même année, il remporte le titre du relais mixte des Championnats d’Europe de Bansko (Bulgarie), et la deuxième place du relais des Championnats du Monde Juniors d’Obertilliach (Autriche).

S’il fut remplaçant aux JO de Sotchi en 2014, il devient un titulaire indiscutable de l’Equipe de France dès la saison 2014-2015.

Le 18 janvier 2015, il monte sur son premier podium individuel en prenant la 2e place de la mass-start de Ruhpolding, lors d’une arrivée au sprint avec l’allemand Simon Schempp (1er) et Michal Šlesingr (3e), bien plus expérimentés que lui.

En effet, il n’était alors qu’un simple outsider et cette course était encore une de ses premières mass-start, ce qui ne l’a pas empêché de rivaliser avec ses concurrents du jour.

Le Jurassien franchit encore une étape en 2016 en remportant le titre mondial du relais mixte lors des Championnats du Monde d’Oslo.

Deux ans plus tard, il participe à ses premiers JO en tant que titulaire, à PyeongChang. Cependant, des problèmes au tir et surtout un contexte familial difficile marqué par des problèmes de santé de certains de ses proches le font passer à côté de l’événement.

(suite sous la photo)

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...qui le place parmi les trois meilleurs depuis 2019

Mais quelques mois plus tard, Quentin coche une nouvelle case à son palmarès en remportant sa première victoire en Coupe du Monde, en janvier 2019 lors de la mass-start Antholz.

Il remporte la course avec la manière puisqu’il inflige pas moins de 14 secondes de retard au leader du classement général, qui n’est autre que Johannes Boe.

Cette première saison à un tel niveau est également marquée par l’obtention de ses deux premières médailles individuelles en Championnats du Monde, lors des Mondiaux d’Ostersund en 2019, desquels il se classe 3e du sprint et de la poursuite.

Pour la première fois de sa carrière, Quentin Fillon-Maillet termine sur le podium du général de la Coupe du Monde, à la 3e place.

Il termine à la même place à l’issue de la saison 2019-2020, marquée par des Mondiaux d’Antholz 2020 fastueux. Le biathlète rentra en France honoré d’un titre avec ses copains du relais masculin, et de deux titres de vice-champion du monde en individuel, lors du sprint et de la mass-start.

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Un champion aux nombreux atouts mais resté simple

Mais cette progression jusqu’au plus haut niveau mondial n’a pas changé la personnalité de l’homme, resté modeste, simple et fidèle aux valeurs que ses parents lui ont transmises.

Il avoue lui-même ne pas forcément rechercher la médiatisation et ne pas tenir plus que ça à être reconnu par ses fans dans la vie de tous les jours.

Quentin Fillon-Maillet est ainsi un mélange de talent et de mérite. Si des problèmes récurrents de sérénité et de régularité derrière la carabine ont pu le freiner par le passé, il a beaucoup progressé sur ce point depuis deux ou trois hivers et a toujours été très rapide sur les skis, figurant régulièrement parmi les meilleurs chronos.

Il est également un très bon accrocheur sur la piste, quel que soit l’athlète devant lui, sa ténacité lui ayant valu le surnom parmi les autres biathlètes de « Morbac ».

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La bonne année ?

Pour résumer son palmarès, ce spécialiste de la mass-start cumule 27 podiums individuels, répartis en 3 victoires (poursuite de Salt Lake City et mass start d’Antholz en 2019, mass-start de Pokljuka en 2020), 12 deuxièmes places et 12 troisièmes places.

Il faut ajouter à cela 22 podiums en relais et 4 médailles individuelles en Championnats du Monde afin d’être complets.

Affiché comme le leader de l’Equipe de France pour cette première saison sans Martin Fourcade, statut qu’il assume et affectionne notamment dans le but de tirer ses coéquipiers vers le haut, cette saison peut lui permettre de franchir un nouveau cap.

Pour la première fois de sa carrière, il vise clairement la première place du classement général et avoue qu’il sera déçu en fin de saison s’il ne l’a pas obtenue. Son plus grand rival dans cette quête sera sans aucun doute Johannes Boe, face à qui il est en manque de victoires.

Le norvégien d’un an son cadet en compte en effet 48, contre 3 pour notre français. Pour le challenger cette saison, Quentin devra gagner plus régulièrement. Il a d’ailleurs mis l’accent cet été sur sa préparation mentale, afin de viser la gagne et croire en la victoire.

C’est la meilleure manière de prendre la succession de Martin Fourcade et de montrer qu’il a les épaules pour être le meilleur biathlète de la planète. Avec les JO de Pékin 2022 en ligne de mire.

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Lien vers son site personnel : https://www.quentinfillonmaillet.com/