Le ski de fond et le biathlon sollicitent tout le corps à très haute intensité. Bras, jambes et tronc travaillent au maximum pendant plusieurs minutes, et cette dépense énergétique massive a un effet direct sur la production de salive.
Lorsque l’effort atteint cette zone « rouge », le système nerveux sympathique s’active fortement. Il stimule les glandes salivaires, qui produisent davantage de salive, enrichie en protéines comme la MUC5B, ce qui la rend plus épaisse.
Dans le même temps, la respiration se fait presque exclusivement par la bouche pour optimiser l’apport en oxygène. L’air froid assèche la bouche et concentre encore davantage la salive qui reste.
Et pourquoi ne pas avaler, cracher ou essuyer cette salive ? Parce qu’à ce niveau d’intensité, chaque geste est un luxe. Les biathlètes préfèrent conserver une respiration fluide et continue jusqu’à la ligne d’arrivée, sans perdre une fraction de seconde ni perturber leur concentration.
Résultat : la salive s’accumule, devient visqueuse… et finit par couler sur le menton. Ce n’est pas de la morve, même si le froid peut aussi faire couler le nez, mais bien de la salive.
Ce phénomène existe dans d’autres sports d’endurance, comme la course à pied ou le marathon, mais il est particulièrement visible en biathlon à cause du froid, de la durée des efforts et de l’engagement total.
Il varie selon les individus : génétique, déshydratation, tolérance à l’effort et gestion de la respiration font que certains biathlètes baveront plus… et d’autres presque pas du tout.