Valentin Royer : la révélation de septembre

Forgé au feu des académies est-européennes

Né le 29 mai 2001 à Neuilly-sur-Seine, en banlieue parisienne, Valentin Royer grandit dans une famille française sans lien direct avec le tennis. "J'ai commencé à jouer à quatre ans, à Prague, en République Tchèque", se souvient-il dans sa bio officielle sur le site ATP.

Ses parents, en quête d'opportunités professionnelles, l'emmènent tôt en Europe de l'Est : Tchéquie, Pologne, Serbie. Là, entre clubs modestes et hivers rigoureux, le petit Valentin tâtonne. "Initialement, j'étais plus attiré par le golf que par le tennis", confie-t-il à ATPTour.com.

Mais vers 12 ans, tout a basculé. "Le tennis est devenu ma vie." À 14 ans, c'est l'immersion totale : il s'installe à Belgrade, à l'Académie Tipsarevic, fondée par l'ex-numéro 8 mondial Janko Tipsarevic.

"L'Europe de l'Est, c'est une éthique de travail incroyable. Ils ne jouent pas pour s'amuser, mais pour survivre et réussir", explique Royer, qui absorbe cette mentalité de fer comme une éponge.

De retour en France, il rejoint le Tennis Club de Pornichet, en Loire-Atlantique, où il affine son jeu puissant : service lourd, revers à deux mains tranchant, et une agressivité au filet héritée des courts serbes.

Mesurant 1,88 m pour 86 kg, il impose déjà une présence physique impressionnante.

Chaussures de tennis Intersport

Un junior prometteur

Poussé jusqu'au 8e rang mondial ITF, il brille en 2019 : champion d'Europe U18 en simple et double (avec Harold Mayot), et 3e aux ITF World Junior Finals.

"Mon rêve d'enfant ? Devenir joueur de tennis pro", avoue-t-il simplement sur ATP.com. Rafael Nadal est son idole "pour son mental inébranlable" et Tom Cruise son héros hors courts, un clin d'œil à son amour pour The Pursuit of Happyness, film qu'il cite comme favori.

Passé pro en 2020, les débuts sont modestes et il devra attendre pour décrocher un premier titre en mai 2024 à Ulcinj (Monténégro), face à Samuel Vincent Ruggeri. Puis, c'est le déclic : finale à Tunis, premier Challenger à Sibiu (contre Luka Pavlovic).

En 2025 tout s'emballe, il remporte deux autres Challenger et décroche une wildcard au Roland-Garros (défaite au 1er tour face à Daniel Elahi Galán) et en juin une finale Challenger à Bratislava.

"Ces victoires m'ont donné la confiance pour viser plus haut", déclare-t-il après Zadar, où une 14e victoire consécutive s'achève en finale face à Borna Coric.

Wimbledon, Hangzhou : l'irruption chez les grands

Juillet 2025 marque son entrée sur la grande scène. Qualifié à Wimbledon après avoir écarté Titouan Droguet, il crée la sensation en battant Stefanos Tsitsipas (26e tête de série) au 1er tour, sa première victoire en Grand Chelem.

"C'était magique, mais je sais que ce n'est que le début", tempère-t-il face à Adrian Mannarino au tour suivant. Ensuite il joue les Masters 1000 de Toronto et Cincinatti puis l'US Open où il continue de découvrir son nouveau monde.

Et puis arrive la Chine et Hangzhou avec cette victoire immense contre Rublev. "J'ai dû jouer presque le meilleur tennis de ma vie", admet-il post-match à L'Équipe.

"C'est de haute qualité, mais il y a encore à améliorer : le retour, le déplacement. Je n'ai rien fait d'exceptionnel dans le tie-break, juste mon jeu et un bon service."

En demi finale, Corentin Moutet est lui aussi nettement dominé par Valentin Royer : 6-3, 6-2.

"Je n'ai encore rien fait dans le tennis. Pas de titre, pas de Grand Chelem. À 24 ans, 75e mondial... Je reste humble et je bosse avec mon équipe", conclut-il, philosophe.

Le savais-tu ? Valentin Royer est le premier Français depuis Lucas Pouille en 2016 à avoir battu un membre du top 30 pour son premier match en Grand Chelem.