Une championne en colère

Nathalie Armbruster, victorieuse de la coupe du monde de combiné nordique, ne comprend pas l'attitude du CIO envers sa discipline, qui ne sera pas présente en février à Milan.

"Je suis furieuse et cela me pèse énormément. Le point crucial, c'est que la décision prise en 2022 est tout simplement injustifiable aujourd'hui.

C'était la plus grosse erreur du CIO, et cela n'a pas vraiment transparaît dans mes précédentes déclarations sur le sujet.

Je suis convaincu que s'ils avaient dit : « Nous observerons la situation pendant quelques années, jusqu'à la saison 2024/25 », ils auraient décidé autrement. Comparé à 2022, le niveau de compétition a progressé de façon spectaculaire.

Il y a eu un bond en avant considérable. Il n'y aurait plus aucun argument à formuler. explique t'elle.

L'Allemande ne comprend pas les justifications 

Le CIO justifie sa décision en affirmant que le combiné nordique féminin est encore trop récent. Il estime aussi que le nombre de nations de haut niveau est insuffisant et les audiences télévisées sont trop faibles.

On ne parle pas de ces choses-là non plus dans les autres sports d'hiver. Quel que soit le sport d'hiver considéré, il y a toujours des nations dominantes. Et il faut dire que ce n'est pas particulièrement flagrant dans notre discipline.

Les autres sports n'ont pas plus de nations représentées au sommet, ni plus de compétitrices.

L'an dernier, on a vu sur le podium tantôt une Japonaise, tantôt une Allemande, tantôt une Autrichienne, tantôt une Norvégienne, tantôt une Finlandaise. J'aimerais bien qu'on me prouve que cette diversité existe partout. 

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Dépitée par cette injustice

Pendant que ses collègues du combiné nordique masculin batailleront sur les pistes de Milan Cortina, pendant que toutes les sportives des disciplines hivernales défendront leurs chances, les filles du combiné n'auront que les yeux pour pleurer.

"Ça ne me pose pas vraiment de problème. Bien sûr, il y a des jours où je suis moins motivée. Mais je me rends compte à quel point les Jeux olympiques m'affectent. Ces derniers temps, j'ai versé plus de larmes et je suis devenue plus sensible dans certaines conversations.

On entend souvent des choses comme : « Eh bien, c'est plus facile pour vous, les femmes. Il y a moins de concurrence. C'est plus facile de réussir que pour les hommes. » Quand nos exploits sont minimisés, ça fait très mal."

Savoir aussi que le CIO décidera ce printemps si le combiné nordique féminine intègerea les JO en 2030. Si non, c'est carrément toute la discipline, hommes compris, qui va passer par la fenêtre.