Le fondeur italien, multi médaillé olympique et mondial, possède une vision du ski intéressante et surtout globale.
Ces prises de paroles sont souvent très justes, contrairement à certains qui se regardent le nombril en permanence et ça fait toujours du bien.
« Je ne pense jamais à moi, vraiment jamais. Mon focus, c’est le système du ski de fond et ce qui est bon pour lui.
Si chaque athlète mettait un peu de côté son ego pour penser à l’ensemble, tout le monde y gagnerait. » indique-t-il sur le podcast Skirious.
Des paroles qui résonnent comme un appel à plus de solidarité dans un sport où l’individualisme et les envies d'une nation prennent le dessus sur l'intérêt général.
Résultat, la discipline suit une trajectoire négative depuis 10 ans.
Comment intéresser plus de monde ?
Le ski de fond, sport de niche, peine à séduire un large public. « Le vrai problème, c’est qu’on manque d’argent pour tout financer. On ne devrait pas chercher à dépenser moins, mais à gagner plus.
Il faut investir dans une meilleure production télévisuelle, avec de meilleurs producteurs, pour rendre le produit plus attractif. »
Pour exister, le ski de fond doit se vendre mieux aux téléspectateurs et raconter une histoire tout au long de l'année, avec les mêmes grands acteurs, et non une spécialisation à outrance imposée par le trop plein de sprints.
Pellegrino rêve aussi d’un sport plus équitable, où même les nations moins traditionnelles dans le ski de fond pourraient briller.
Il cite en exemple des champions comme Justyna Kowalczyk en Pologne ou Dario Cologna en Suisse, qui ont mis leurs pays sur la carte de la discipline.
« Quand une nation produit un grand athlète, ça booste l’intérêt local, mais aussi ailleurs. Parce que, soyons honnêtes, voir toujours les mêmes nations dominer, cela peut devenir lassant. »
Evidemment, le quintuplé norvégien deux fois par semaine, ce n’est pas l’idéal pour attirer les foules et les médias, mais visiblement certains s’en contentent pour leur intérêt personnel, une fois de plus.
L’Italien ne manque pas d’idées
Il propose des ajustements dans les règles : revoir les quotas de coureurs par nation, améliorer les remboursements, repenser le calendrier, le système de points, ou encore valoriser davantage le Tour de Ski et l’histoire des athlètes.
Un point le chiffonne particulièrement : la répartition des primes.
Actuellement, gagner le classement général de la Coupe du monde rapporte à peine plus qu’une victoire dans une course individuelle.
Résultat ? Les athlètes ciblent quelques courses clés pour maximiser leurs gains, au lieu de viser la régularité sur toute la saison. « C’est plus rentable de briller sur deux week-ends de Coupe du monde que de performer à 95 % toute la saison », déplore-t-il.