Stéphane Bouthiaux (FRA/entraîneur de l'équipe masculine): "Martin, 28e après le premier tir, je savais qu'il n'était pas à sa place. Il avait perdu son tir couché. Après avoir fait deux fautes au premier tir couché, je pense qu'il s'est relâché en se disant que c'était fini. Et il fait un super tir debout. En ski, on sait qu'il est toujours parmi les meilleurs. Il faut dire merci à la génétique et à ses parents, il a un sacré VO2. C'est le meilleur qu'on ait eu. Il est bien au-dessus de (Raphaël) Poirée sur les skis. Après l'épreuve individuelle (20 km) jeudi, nous avons eu une réunion de recadrage. Nous sentions que c'était nécessaire pour remettre tout à plat car il y avait une fatigue psychologique. Il reste 6 jours et il faut rester mobilisés. Martin (Fourcade/2e) peut être parfois un peu dilettante mais on connaît son potentiel. Et si on le met 4e
relayeur, c'est parce qu'on sait que si cela se termine à la bagarre, il a une accélération énorme."

  Marcel Fourcade (père de Martin Fourcade):
"Pour moi, les JO, c'était De Gaulle qui monte à la tribune et déclare ouvert les JO de Grenoble en 1968. Toi, tu es un gamin de huit ans, cela te marque. Aujourd'hui, c'est un peu une boucle qui se boucle pour nous. Cette médaille, on la prend avec un grand bonheur, un énorme plaisir. C'est une grande fierté pour tout un secteur des Pyrénées, on est plus une terre de rugby, mais on aime le combat, on aime sefaire mal et Martin a montré ce que cela voulait dire mettre les tripes sur la table. Il a sorti un grand ski, même avec trois +pénas+, il est allé chercher des pointures devant. C'est autant la manière que la médaille qu'il a autour du cou qui est importante aujourd'hui. Il ne m'a pas surpris, ni étonné, on sait tous qu'ils ont du potentiel. C'est parfait, après Vincent Jay, il y a Martin aujourd'hui, cela va le faire aussi en relais."

  Christian Dumont (directeur de l'équipe de France): "Comme Simon et Marie-Laure Brunet, Martin a fait le choix très tôt de se déraciner, ils ont quitté les Pyrénées pour aller dans le Dauphiné au pôle Espoir de Villard de Lans. Ce sont trois athlètes qui ont décidé de faire du haut-niveau. Ils ont montré tout leur talent. On ne les a pas découverts, ce sont eux qui se sont découverts en quittant le cocon familial, ce qui n'est pas évident à 15 ans, mais n'a rien d'extraordinaire dans d'autres sports. Martin peut être un grand champion, c'est son premier podium et c'est un podium olympique. La qualité première d'un Martin, c'est sa vitesse de déplacement, il peut se permettre de faire plusieurs erreurs au tir. Il est devenu plus régulier, il a beaucoup progressé au niveau du tir. Si on suit cette logique, cela peut donner encore de belles choses pour l'avenir".

(avec AFP)

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