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L'Open d'Australie a tout changé
Avec une carrière qui a démarré à 14 ans, Keys pensait avoir coché toutes les cases des premières fois : premier match en Grand Chelem à 16 ans, premier titre à 19, première finale majeure à 22.
Madison Keys va ensuite connaitre des hauts et des bas avant de remporter, huit ans plus tard, à 30 ans, l'Open d'Australie, en battant la N°1 mondiale Aryna Sabalenka au cours d'une énorme finale.
L'Américaine prend alors une nouvelle dimension et s’adapter à ce statut de championne n’a pas été facile.
“Ce que je retiens, c’est que cette victoire à l’Open d’Australie a été la plus belle chose que j’aie accomplie dans ma carrière, mais aussi la plus épuisante,” explique-t-elle sur le site de Roland Garros.
“On ne se rend pas compte à quel point la charge émotionnelle est forte. Ça a été énorme. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai eu beaucoup de sollicitations par les médias et autres.
Je n’ai enfin pu me poser qu’une semaine plus tard. Et là, je me suis dit : ‘Mais je suis épuisée, en fait !’. Du coup, j’ai décidé de prendre du temps pour moi.”
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A nouveau sous les projecteurs
“Ce coup de projecteur est intervenu alors que j’étais dans l’ombre depuis un certain temps, à faire mon truc. Tout d’un coup, tout le monde voulait de nouveau me parler ! Ça a été un gros changement, très rapide,” dit-elle avec une pointe d’amusement.
“C’est marrant. J’ai vraiment l’impression d’être revenue dix ans en arrière. Je m’étais vraiment bien habituée à sortir du court après mes matchs en mode : ‘Pas d’interviews ? Cool, ciao’. Il faut que je m’y fasse à nouveau.
Ça m’irait parfaitement de vivre dans l’ombre toute ma vie mais forcément, quand ça se passe bien, on attire la lumière sur soi, donc ce ne sont que des bonnes choses.”
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Confiance pour Roland Garros
Classée n°7 mondiale, avec un bilan de 5 victoires pour 3 défaites sur terre battue cette saison, Keys aborde Roland-Garros avec confiance. Son meilleur résultat à Paris ? Une demi-finale en 2018 face à Sloane Stephens.
Elle a aussi deux titres sur ocre à son palmarès. Si son jeu puissant est souvent associé aux surfaces dures, son mari et coach, Bjorn Fratangelo – ancien vainqueur de Roland-Garros juniors est convaincu que la terre battue est faite pour elle.
“Je pense vraiment que c’est sa meilleure surface. Je trouve que ça lui donne un peu plus de temps pour installer son coup droit.
Elle a un geste ample qui nécessite un peu plus de temps et je pense que cette surface lui offre une seconde supplémentaire pour bien placer ses appuis. Sa balle va très vite, donc même dans des conditions lentes, elle arrive à frapper fort.”
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Madison Keys l'outsider discrète
“C’est clair que la terre peut m’aider dans beaucoup d’aspects de mon jeu,” approuve-t-elle. “Le plus important, c’est d’y croire et de me convaincre que mon mari a raison en disant ça.
Mais oui, je me sens plutôt à l’aise dans mes déplacements et cette surface me donne ce petit temps supplémentaire dans la préparation de mon coup droit. Donc je pense qu’il n’a pas tort.”
Pour Keys, cette quinzaine Parisienne est “une immense opportunité”, mais elle refuse de se prendre la tête.
“Je n’ai jamais aimé avoir un objectif de classement. J’ai beaucoup de mal à ne pas faire une fixette sur le résultat quand je me donne ce genre d’ambition.
“Aujourd’hui, j’essaie de profiter au maximum sur le court, d’être dans l’instant présent et de continuer à produire un très bon tennis, alors que tout le monde me qualifie d’ancienne,” conclu la discrète Américaine.
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