Victoire russe au TAS : le ski ouvre une brèche, le biathlon reste ferme

Pendant que la Fédération Internationale de Ski digère encore le verdict, les regards se tournent déjà vers une autre grande fédération des sports d’hiver : l’Union internationale de biathlon (IBU).

Le biathlon, discipline reine des Jeux d’hiver, avait pris une position particulièrement dure dès le début du conflit en Ukraine : suspension totale des fédérations russe et biélorusse, et refus catégorique d’envisager le retour des athlètes neutres.

Daniel Boehm, directeur sportif et événementiel de l’IBU n’a pas caché sa surprise face à la décision du TAS dans l’affaire du ski.

« On a pris connaissance du verdict aujourd’hui même, on en a été informés », explique-t-il à Fondo Italia

« Chez nous, la suspension des fédérations russe et biélorusse a été votée au Congrès. On considère que tous les arguments juridiques ont été présentés de façon solide et notre position n’a pas bougé.

Pour l’instant, la Fédération russe de biathlon (RBU) n’a déposé aucun recours au TAS, ce qui nous conforte. »

Le ton est posé, presque serein, mais la stupeur est palpable : « Franchement, ça nous a assez surpris. On savait qu’il y avait des discussions très animées au sein de la FIS et que le Conseil avait pris une décision plutôt ferme. »

« On verra bien ce que le TAS nous enverra le jour où ça arrivera. On est prêts à défendre notre position.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nos statuts et règlements ne prévoient tout simplement aucune catégorie “athlète neutre”.

Toute modification de critères d’éligibilité passe obligatoirement par le Congrès. »

Une modification qui, dans le climat actuel au sein de l’IBU, paraît hautement improbable. « À ce jour, aucun recours n’a été déposé contre nous, répète-t-il, mais si ça devait arriver, nous sommes prêts à répondre. »

En clair : la porte reste fermée, et elle ne s’ouvrira que si les délégués des fédérations membres, réunis en Congrès, décident autrement.

Pour l’instant, le biathlon trace sa propre ligne, à l’écart de la brèche ouverte par le TAS dans le monde du ski. Le bras de fer juridique ne fait peut-être que commencer.