La Norvège face à la FIS

Habituée à faire du lobbying en sa faveur depuis des dizaines d'années, la Fédération Norvégienne de Ski n'a pas l'habitude de voir la FIS se mettre face à elle, même si les raisons semblent pour le moins évidentes.

Après le scandale de triche aux mondiaux de Trondheim, combinaisons de saut manipulées, les Norvégiens pensaient s'en sortir avec des suspensions internes concernant leurs entraîneurs, et deux mois sans compétitions pour les sauteurs, en avril et mai !

Mais l'enquête, menée par le bureau indépendant d'éthique et de conformité (IECO) de la Fédération internationale de ski, a abouti à l'inculpation de trois officiels :

Magnus Brevik (entraîneur principal), Thomas Lobben (entraîneur adjoint) et Adrian Livelten (technicien).

Deux athlètes de renom, Marius Lindvik et Johann André Forfang, sont également inculpés pour violation du Code d'éthique universel et des règles anti-manipulation de la FIS.

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Le contexte

Suite au scandale des mondiaux, l'IECO a lancé une enquête rigoureuse, examinant non seulement les agissements des individus cités, mais aussi la possibilité que de telles pratiques soient plus répandues au sein de l'équipe norvégienne ou d'autres équipes.

L'enquête a inclus 38 entretiens et l'analyse de 88 pièces à conviction, démontrant l'ampleur des investigations.

Procédure d'inculpation

Les accusations contre les officiels ont été ensuite validées directement par l'IECO et le Département d'intégrité de la FIS, tandis que celles contre les athlètes ont nécessité l'approbation du Conseil de la FIS.

Aucune autre personne, que ce soit au sein de l'équipe norvégienne ou ailleurs, n'a été inculpée, ce qui suggère que l'IECO a circonscrit le problème à un groupe restreint.

Prochaines étapes et sanctions potentielles

Le Comité d'éthique de la FIS (FEC) est désormais chargé de trancher. Un panel indépendant de trois membres examinera les preuves et pourrait organiser une audience pour entendre les parties impliquées.

Les sanctions possibles incluent des suspensions, des amendes ou la disqualification de résultats, avec une décision attendue dans les 30 jours suivant la fin du processus.

Si des violations sont confirmées, la décision sera rendue publique, renforçant la transparence de la FIS dans la gestion de ce scandale.

La presse norvégienne parle aujourd'hui de 18 mois de suspension pour les trois officiels mais se montre plus silencieuse à propos de Lindvik et Forfang, à qui on semble laisser le bénéfice du doute.

Une fois les sanctions tombées, si elles tombent, la Fédération Norvégienne aurait encore la possibilité de faire appel au Tribunal Arbitral du Sport.

Le saviez-vous ? Les combinaisons utilisées en saut à ski sont strictement réglementées par la FIS : un écart de quelques millimètres sur les mesures peut entraîner une disqualification.