Dans le parc de fartage ukrainien, un homme de 54 ans, casquette enfoncée et regard fuyant, passe les skis au peigne fin.
Son nom Andrus Veerpalu, double champion olympique estonien, officiellement de retour dans le grand cirque du ski nordique.
Les plus anciens, les passionnés, se souviennent sans doute de cet athlète qui s'est hissé au plus niveau mondial en ski de fond, dans son style classique de prédilection.
Mais cette fois, il n’est plus devant les caméras : il est derrière, en tant responsable du matériel pour l’équipe d’Ukraine de biathlon.
« Andrus s’occupe des skis, ils sont toujours parfaits », raconte simplement le biathlète ukrainien Vitalii Mandzyn. « On s’entend super bien, on est contents qu’il soit là. »
Un CV à double face.
D’un côté : deux titres olympiques sur 15 km (2002 et 2006), deux titres mondiaux, une carrière monstrueuse achevée en 2011… et déjà à l’époque, une suspicion d’hormones de croissance qui avait été balayée par le TAS en 2013.
De l’autre : Seefeld 2019. L’opération Aderlass. Les perquisitions, les seringues, Max Hauke pris la main dans le sac.
Et parmi les cinq arrestations : Andreas Veerpalu, le fils, et son père Andrus, accusé d’avoir organisé et couvert le dopage sanguin.
Résultat, quatre ans de suspension pour les deux, peine de prison avec sursis et amende pour le patriarche. Une suspension qui a pris fin cette année.
Quelques mois plus tard, le voilà de retour, discrètement embauché par l’Ukraine, qui cherche absolument à renforcer son équipe de biathlon avant Milan-Cortina.
