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Une belle histoire

Lorsque trente Chinois ont rejoint la station Finlandaise de Kuopio, en automne 2018, pour apprendre le saut à ski, voire même débuter pour certains, beaucoup n'ont pas pris ce projet au sérieux.

Un projet mené par l'entraineur Mika Kojonkoski (un des meilleurs coach du monde) embauché comme Bjoerndalen en biathlon, pour réussir l'impossible, amener quelques sauteurs Chinois en finale olympique lors des JO de Pékin.

Kojonkoski, qui partait de zéro avec les hommes, d'un peu moins loin avec les féminines, possède la totale confiance des autorités locales et un budget confortable pour mené cette mission presque folle.

L'entraineur commence son travail par le côté mental afin d'être certains que les athlètes présents soient prêts à faire tous les efforts nécessaires. Les jeunes Chinois commencent ensuite par sauter une tremplin de 4m avant de grimper progressivement plus haut.

Au fil des mois c'est un athlète arrivée en Finlande encore plus tard, en janvier 2019, sans jamais avoir pratiqué le saut auparavant qui va séduire Kojonkoski. Le dénommé Song Qiwu, surnommé Jasper par les jeunes locaux de Kuopio, va brûler les étapes.

Gros bosseur, avec une mentalité très pro, il va enchainer plus de 3000 sauts la première année, tout en étant continuellement briefer par son staff concernant la position de glisse, la technique de saut, etc...

Ensuite le covid fera son apparation et le groupe de Kojonkoski doit rentrer en Chine, sur ordre du gouvernement. Tout le monde rentre à la base mais continuer de travailler dans la provice de Laiyuan, sur les tremplins, mais aussi en soufflerie.

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Les performances arrivent

Petit à petit les choses se mettent en place mais l'entraineur Finlandais peine parfois à se faire comprendre.

Les traducteurs ne sont pas aussi précis qu'ils le souhaitent et certains athlètes, conscients de leurs progrès, ont tendance à prendre la grosse tête et refuser des efforts supplémentaires.

Kojonkoski n'apprécie pas d'autant plus que le ministère des sports, généreux côté budget, ne se préoccupe pas du côté humain et des progrès constants. Seul comptera le résultat des JO.

Toujours sous pression, le Finlandais et son staff voient ensuite Song Qiwu gagner deux compétitions nationales, retransmises à la TV. Un athlète qui va lui aussi prendre la grosse tête et passer par une période délicate.

Heureusement, selon les entraineurs, il a remis les pieds sur terre avant de revenir en Europe et prendre une incroyable 29e place lors du concours comptant pour le GP, cet été à Chaikovsky.

Une performance qui lui offre une place pour les JO ! Un résultat incroyable pour un athlète qui a débuté le saut en janvier 2019 !

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Briller pour durer

"Le saut Chinois doit profiter des JO pour s'inventer un avenir car si cela ne marche pas à Pékin, le gouvernement va sans doute tout arrêter. Pour les hommes ce sera compliqué mais j'espère un sauteur dans le Top 30" indique Mika Kojonkoski sur le site YLE.

"Je suis plus optimiste pour les filles avec Penq Qingjyue, Dong Bing, Lie Xueyao et Chang Xinyue, un quatuor jeune et expérimenté qui a déjà connu les honneurs d'un ou plusieurs Top 15 en GP."

Actuellement en stage en Europe centrale, le groupe Chinois et ses entraineurs vont rentrer en Chine dans quelques jours avant de revenir en Europe début décembre, pour venir chercher des points et de la confiance.

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Coup de théâtre

Alors que tout semblait se passer à peu près normalement, malgré certaines tensions, entre Kojonkoski, son staff et les dirigeants Chinois, l'entraineur Finlandais a été soudainement licencié ce mardi 5 octobre.

Les fonctionnaires Chinois, à l'origine de cette décision, ont expliqué avoir reçu beaucoup de pression de la part de leurs supérieurs.

Pour Kojonkoski, la pilule est amère alors qu'il a réussi une belle partie des objectifs qu'on lui avait fixé. Mais pour les Chinois ce n'est visiblement pas suffisant.

"Mes athlètes n'ont pas compris, certains sont même prêts à arrêter alors que certaines féminines ont versé quelques larmes quand elles ont appris mon départ. Mes dirigeants, qui ont changé plusieurs fois depuis 2018, me reprochent un mode de gestion pas assez strict.

Pour eux l'humain ne compte pas (il s'en était déjà plein), seules les performances et le travail comptent, alors je ne pouvais plus continuer comme cela. D'un côté je suis très déçu, de l'autre je suis soulagé" a expliqué Mika Kojonkoski sur le site de YLE.

Le Finlandais, qui avait signé jusqu'en avril 2022, devrait être indemnisé, tout comme ses adjoints Happonen et Ylijärvi, également licenciés.