Un Tour de Ski qui ne garde que son nom

L'épreuve, qui a fait les grandes heures de la discipline, souffle ses 20 bougies cette année, mais il le fait en version allégée, avec un programme beaucoup trop fade pour faire vibrer les foules.

Exit les grands voyages à travers l’Europe, oublié les longs formats, cette édition anniversaire se jouera sur seulement deux sites italiens, avec six étapes au total, dont deux sprints, toutes concentrées dans deux vallées voisines, Dobbiaco (Toblach) et Val di Fiemme.

À ses débuts, en 2006-2007, le Tour de Ski était une véritable odyssée : cinq ou six destinations différentes, des sprints en plein cœur des villes, des étapes en Allemagne, en République tchèque, en Suisse… et toujours, en point d’orgue, cette montée infernale vers l’Alpe Cermis qui faisait trembler les jambes et les classements.

Au début, beaucoup critiquaient cette arrivée brutale, trop dure, presque sadique. Et puis, avec le temps, elle est devenue la signature même de l’épreuve, ce moment où tout se joue, où les plus courageux renversent parfois la hiérarchie.

C’est d’ailleurs probablement cette finale légendaire qui permet au Tour de Ski de survivre encore aujourd’hui.

Parce qu’autour, le décor a bien changé : les contraintes budgétaires, les calendriers chargés, les questions écologiques ont peu à peu réduit l'ambition initiale.

Cette année, pour les 20 ans, on reste en Italie du début à la fin, à peine une centaine de kilomètres entre les deux vallées. Moins de déplacements, moins de folie logistique… mais toujours cette promesse d’un spectacle intense sur les pentes du Cermis.

La FIS, qui aime se féliciter, se dit satisfaite, comme toujours avec le même aveuglement face à la réalité d'une discipline qui souffre, comme si ce n'était pas suffisant, de l'absence de la Russie.

Même Johannes Klaebo, pourtant très avantagé par le format de cette édition, s'est plaint "d'un Tour trop facile, sans intérêt, bien loin des grandes batailles du passé."

Depuis huit ans, toujours des absents

Les premières victimes des choix invraissemblables de la FIS ce sont évidemment les fondeurs eux mêmes, qui perdent chaque année un peu plus de visibilité alors qu'ils donnent tellement pour leur sport.

Il serait peut-être temps que les athlètes s'unissent pour prendre la parole, tout ensemble, afin d'obliger la FIS à faire les bons choix, tout en réunissant enfin l'élite du ski de fond mondial.

On rappellera qu'on a pas vu une saison avec la présence de tous les meilleurs depuis 2018 !!!! On a eu les années covid sans les Scandinaves, puis les absences des Russes depuis 2022 !

C'est trop, beaucoup trop, et comme l'écrit le grand journal Suisse "Blick", "Autrefois un feu d'artifice, le Tour de Ski est devenu un feu de paille"

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