Une tragédie qui ravive le débat sur la sécurité

La disparition brutale de Matteo Franzoso, jeune skieur alpin italien, lors d’un entraînement à La Parva, au Chili, a encore une fois secoué le monde du ski.

Ce drame a poussé Sepp Brunner, entraîneur autrichien légendaire désormais à la retraite, à sortir de son silence pour alerter sur les dangers persistants de ce sport qu’il a tant aimé.

« Quand je vois où va le ski, je suis soulagé de ne plus être dans le circuit », confie-t-il, la voix lourde.

Brunner, qui a façonné des champions comme Beat Feuz, Carlo Janka ou encore Vincent Kriechmayr, connaît bien La Parva.

Pendant des années, il y a entraîné ses athlètes, mais jamais sans une boule au ventre. « Cette piste de La Parva, comme tant d’autres, est protégée par des filets B vétustes. C’est une roulette russe à chaque descente », raconte-t-il.

Selon lui, 90 % des pistes d’entraînement hors circuit de Coupe du monde présentent des lacunes criantes en matière de sécurité. 

Une seule exception : la piste de Copper Mountain, aux États-Unis, qui répond aux normes les plus strictes.

Quelles solutions ?

Le décès de Franzoso a rouvert un débat urgent sur la nécessité de mesures de sécurité cohérentes et universelles.

Marco Büchel, ancien vice-champion du monde de slalom géant en 1999, propose une solution concrète : un fonds géré par la Fédération internationale de ski (FIS) pour aider les stations et associations à financer des équipements modernes.

Une idée qui séduit, mais qui se heurte à des réalités financières complexes.

« Équiper une vingtaine de pistes d’entraînement au niveau de la Coupe du monde, ça se chiffre en millions », avertit Urs Lehmann, nouveau directeur général de la FIS.

« Il faudra discuter de qui paie quoi. »

Lehmann lui-même a un lien personnel avec La Parva. Quelques semaines avant la tragédie, il s’y est rendu avec sa fille Nina, 21 ans, coureuse en FIS et Coupe d’Europe.

Face à l’état de la piste, il a préféré faire machine arrière. « On a vite compris que c’était trop risqué pour une jeune athlète encore peu expérimentée », explique-t-il.