...
La station de Métabief ferme 30% de son domaine skiable
Située entre 890 et 1 420 mètres d’altitude, Métabief n'a pas été gâté par les chutes de neige ces dernières années. Depuis 2015, les gestionnaires de la station ont pris les choses en main en décidant de transformer le lieu en destination 4 saisons.
Mais visiblement ce choix est loin d'avoir stabilisé des comptes qui ont continué à se dégrader.
"On avait posé une méthode pour préparer nos équipes, mais ces dernières années il y a eu un phénomène d’accélération avec une augmentation de 400 % du volet énergie, puis un déficit de neige naturelle sur la saison 2023-2024" explique à l’AFP Philippe Alpy, président du Syndicat mixte du Mont d’Or (SMMO) qui gère la station.
"La réalité économique s’est invitée plus vite qu’on pensait et on a constaté amèrement le 20 août qu’il fallait se résoudre à fermer le secteur de Piquemiette.
Ce secteur très sportif, qui comprend trois télésièges et deux téléskis de plus de 40 ans, ne génère que 20 % de la fréquentation globale du domaine, alors qu’il cumule le plus de charges de fonctionnement" souligne M. Alpy.
Ce secteur de Piquemiette représente une partie considérable du domaine skiable qui sera réduit de 30% dès cette saison.
Une décision qui est loin de faire l'unanimité dans une région où le ski fait partie de la culture et reste un gros moteur économique, souvent indispensable, pour les commerçants.
...
...
Les commerçants de Métabief en colère
Suite à cette fermeture annoncée de 30% du domaine skiable, une pétition a été lancée et avait recueilli plusieurs milliers de signatures en quelques jours.
C’est un énorme coup dur pour les commerçants de la Piquemiette et les amoureux du ski dans le Haut-Doubs. À terme, cette décision menace l’avenir touristique et les emplois de toute la station (…) si Piquemiette ferme aujourd’hui, c’est Métabief qui fermera demain" expliquent les signataires.
Une réunion s'est tenue en urgence entre les gestionnaires, les commerçants et la population locale mais, sans résultat.
"On est rentré à 18h, on sort après 21 h 30. Eh bien on a eu aucune réponse à nos questions" explique Jérôme Tyrode ropriétaire du "Chalet du pisteur", restaurant situé en haut des pistes de Piquemiette.
"On n'a même pas su me dire si la suspension était définitive ou non. Alors que c'est quand même la moindre des choses pour la viabilité de nos commerces. Si on avait su ça il y a six mois, on n'aurait pas réinvesti des sommes cet été".
On aurait dû faire cette réunion en avril, à la fin de la saison dernière. Là on est à trois mois de l'ouverture. C'est ubuesque.
Moi, avec mon établissement en haut des pistes, c'est fini. On sait que la situation est complexe, mais on a pris cette décision sans nous prévenir. C'est très brutal.
On nous fait porter le chapeau du mauvais bilan financier de la station" reprend-il. "On est le bouc émissaire. On nous fait des promesses sur des investissements pour développer le tourisme quatre saisons, mais on n'a jamais rien eu. C'est un choix politique".
Aimé Sandona, propriétaire d'un magasin de sport à Jougne, est lui aussi en colère et l'indique à France 3 Régions.
"Moi, je vais rester ouvert cet hiver, 7 jours sur 7, 12h par jour, pour rentrer dans mes frais. Après, ce sera fini. La fermeture est irrémédiable.
C'est une catastrophe pour Piquemiette, mais aussi pour tous les commerçants du domaine skiable, car ils vont peut-être subir le même sort que nous".
...
...
