...

Le Clostébol a encore frappé

"Et c’est Therese Johaug (triple médaillée olympique et 7 fois CM) qui en fait les frais. La Norvégienne fait partie du trio des intouchables en ski de fond, avec Heidi Weng et Marit Björgen, les trois norvégiennes trustant les victoires  en Coupe du monde ou aux JO.

Johaug s’est fait prendre lors d’un test inopiné le 16 septembre alors qu’elle s’entraînait à Livigno en Italie. Le clostébol (4-chlorotestostérone), retrouvé à l’état de traces dans son organisme, provient d’après ses explications, de l’utilisation d’une crème cicatrisante en vente libre en Italie, la Trofodermin.

On l’utilise pour traiter les dégâts cutanés et muqueux dus à diverses agressions, comme les coups de soleil. Johaug avait d’ailleurs publié quelques jours avant sur son compte Instagram une photo où l’on remarque de sérieuses brûlures aux lèvres."

...

Mais est-elle  crédible pour autant ?

"Le médecin de l’équipe, Fredrik Bendiksen, lui avait pourtant donné le feu vert. Il s’est fait piéger par un vulgaire tube de crème en vente libre, comme cela arrive souvent. Il a immédiatement présenté sa démission devant les responsables de la fédération norvégienne.

Le Clostébol  a commencé sa carrière en Allemagne de l’Est dans les années 70. Il sera interdit dès 2004 par l’AMA. On en entendra parler en 2005 avec le cas positif de la jeune nageuse de 15 ans, Giorgia Squizzato, qui utilisait  aussi une crème pour ses imperfections cutanées.

L’italienne ne sera suspendue qu’un an. Puis l’année dernière,  trois cas positifs surviennent en cyclisme. La VTTiste costaricaine Adriana Rojas Cubero ne sera pas suspendue,  mais Ilaria Sanguineti et Stefano Agostini seront suspendus 15 mois par la fédération italienne.

Dépité, Agostini arrêtera le cyclisme, car le taux très faible (0,7 ng/ml) de clostébol retrouvé chez lui prouvait encore l’usage de la Trodermin sans intention de se doper.  Puis avant les JO de Rio, la beach-volleyeuse italienne Viktoria Orsi Toth sera aussi victime de la crème. 

Mais curieusement, un haltérophile polonais n’avait juste reçu récemment qu’un avertissement pour sa positivité au clostébol.

Certains, comme le Directeur de l’agence antidopage polonaise, Michal Rynkowski, prennent la défense de Johaug et estiment ses arguments crédibles, même si le clostébol poursuit sa carrière sur Internet et au marché noir."

...

On attend donc le verdict de la FIS.

Mais on peut d’ores et déjà miser sur une durée de suspension réduite (et sûrement pas 4 ans comme le prévoit le nouveau Code mondial antidopage pour les stéroïdes).

Martin Sundby n’a-t-il pas été suspendu que deux mois cet été pour sa positivité au salbutamol qu’il utilisait  en aérosol pneumatique, à forte dose ? Toujours est-il que les deux vainqueurs de la Coupe du monde de ski de fond 2016 sont positifs !

Il est temps que les fédérations mettent en place un double contrôle des produits proposés à leurs sportifs pour éviter ce genre d’erreurs tragiques pour un sportif honnête.

Mais comme toutes les têtes d’affiche du sport mondial, Johaug n’a pas trop de souci à se faire, en témoigne la suspension raccourcie à 15 mois de Maria Sharapova en tennis.

Johaug sera suspendue  2 mois à titre provisoire jusqu’au 18 décembre 2016.

En attendant, Oystein Pettersen, le skieur norvégien spécialiste de longues distances qui s’était retrouvé à l’hopital lors d’un stage aux Canaries, déclare que les norvégiens ne se dopent pas ! Il est mal placé pour parler.

...

"Dans cette affaire Johaug, on ne peut exclure une intention volontaire, comme le pense le président de la FIS.

Johaug est en effet positive à un moment idéal, soit quelques mois avant la reprise des compétitions.

La présence du clostébol dans un produit « écran », la trofodermin pourrait expliquer le regain de cas positifs à cette substance ces derniers temps.

Seule la connaissance du taux exact retrouvé chez la norvégienne pourrait trancher : elle ne serait crédible qu’avec la présence d’un taux très faible excluant un dopage intentionnel.

Mais, étant donné qu’actuellement, le dopage microdosé est devenu la norme, Johaug doit s’attendre à être suspendue au moins un an, car la FIS cherchera à rattraper son erreur de n’avoir suspendu Sundby que deux mois, ce qui était complètement ridicule."

...

Pour toute question concernant cet article : m-kz@live.fr

...

Photo : Nordic Focus

...

...

...