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On parle enfin de cette classe de médicaments, les anticholinergiques, prescrits contre l’asthme.

Vous avez appris debut novembre sur le site www.ski-nordique.net nous que l’affaire des antiasthmatiques continuait à faire des vagues en Norvège avec l'affaire des mondiaux juniors et U23.

Celle-ci intervenant après que la vainqueur de la Coupe du monde 2016, Martin Sundby, ait été suspendu 2 mois cet été pour avoir dépassé les limites autorisées en salbutamol.

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Les journalistes norvégiens de la NRK se sont emparés de l’affaire, à l’image d’un Haro Seppelt (le journaliste Allemand qui a révélé au grand jour les scandales du dopage en Russie durant les JO 2014)

Après enquête ces journalistes ont révélé que la plupart des juniors de l’équipe nationale ont également utilisé des antiasthmatiques type salbutamol en aérosol pneumatique (le produit pénètre plus profondément dans les bronches par rapport à un spray classique).

Ceci lors des championnats du monde U23 à Rasnov (Roumanie) en février dernier.

La Norvège n’y avait pas particulièrement brillé. Si elle remportait le relais masculin et les épreuves de sprint, les français remportaient le 15 km libre avec Clément Parisse et Alexandre Pouye se classait troisième.

Sur le 15 km classique le suédois Jens Burman et le russe Alexey Chervotkin devançaient le norvégien Gunnulfsen.

A croire que les antiasthmatiques β-2 agonistes ne seraient vraiment efficaces que lors d’efforts très courts et à haute dose, où leur effet anabolisant est mis à profit.

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Le médecin de l’équipe, le Dr Petter Olberg, n’a pu que confirmer les faits.

Il invoque pour raison essentielle la mauvaise qualité de l’air en Roumanie, où même les skieurs non asthmatiques ont reçu un traitement.

Olberg cite les produits utilisés : Symbicort (budésonide et formotérol), Pulmicort (budésonide) et Atrovent (ipratropium). Ces deux derniers produits pouvant être utilisés en aérosol pneumatique.

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Mais comment interdire ce procédé ?

La mission s’apparenterait à interdire le port d’une attelle suite à une entorse ligamentaire.

Si les deux premiers sont à base de corticoïde et β-2 agonistes, l’ipratropium appartient à la classe des anticholinergiques, bronchodilatateurs dénués d’effet stimulant et anabolisant à forte dose contrairement  aux β-2 agonistes. Ils ne favorisent donc pas la performance.

En généralisant l’usage de cette classe chez ses fondeurs asthmatiques et en abandonnant l’usage des β-2 agonistes très controversés, la Norvège pourrait montrer l’exemple et regagner sa crédibilité.

Resterait ensuite à l’AMA de revoir la législation des bronchodilatateurs et des corticoïdes (comme par exemple de limiter l’accès aux compétitions aux détenteurs d’Autorisation Thérapeutiques, ou AUT).

De plus, utiliser les anticholinergiques dans l’asthme éliminerait le problème des AUT car ils ne sont pas interdits !

On s’apercevra alors que le nombre de sportifs asthmatiques diminuera.

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Nous publierons très prochainement l'avis de Mark Kluszczynski concernant les cas Martin Sundby et Therese Johaug. 

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Si vous avez des questions à poser à l'auteur de l'article : m-kz@live.fr

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Photo : Nordic Focus

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