Marcel Hirscher, 21 ans, déjà comparé aux plus "grands" du ski autrichien, est la valeur montante de la "Wunderteam": ambitieux, mais patient, il tient d'abord à confirmer son rang en Coupe du monde, avant de penser à étoffer son palmarès.

Son rang, c'est celui de 2e Autrichien derrière son idole Benjamin Raich et 6e au classement général en 2009/2010. "Si je peux faire aussi bien que la saison dernière, ce sera déjà pas mal", lance le skieur d'Annaberg, spécialiste de géant et de slalom.

Et la saison passée a été riche en sensations. Il y eut la joie avec ses deux premières victoires en Coupe du monde, toutes en géant. Puis la frustration des JO de Vancouver: 4e en géant, à 8/100 du podium, et 5e en slalom.

"En Autriche, on dit que les centièmes reviendront un jour de ton côté", philosophe la nouvelle coqueluche de la "Wunderteam".

Plus que la superstition, son atout majeur est une technique polyvalente patiemment huilée, d'abord avec son père Ferdinand, directeur d'une école de ski et encore étroitement associé à la préparation de son fils.

Monté sur les planches à deux ans, le petit Marcel entame l'entraînement intensif à dix ans puis poursuit avec une formation sport-études au lycée hôtelier de Bad Hofgastein. Il est rapidement remarqué par la Fédération autrichienne (ÖSV).

Son entraineur Christan Höflehner est élogieux : "Il maîtrise parfaitement le mouvement de son corps en course. Cela lui permet d'utiliser toujours la bonne technique dans chaque situation".

Hirscher le perfectionne son sens de la coordination également hors du ski, surtout au volant de sa motocross : "Dans le travail sur les courbes, le point de freinage ou la
concentration, la moto a beaucoup en commun avec le ski",
assure-t-il.

Le Salzbourgeois a pour lui aussi une volonté d'acier. Il ne cache pas son ambition "d'aller en permanence plus haut, plus haut, plus haut". Néerlandais par sa mère, Hirscher avait même envisagé de skier pour les Pays-Bas si l'ÖSV lui avait fermé la porte.

"L'Autriche n'a pas eu beaucoup de skieurs de son calibre. A son âge, Benjamin Raich ou Hermann Maier (ndlr: les deux derniers vainqueurs autrichiens du classement général de la Coupe du monde) n'étaient pas aussi loin".explique Höflehner.

Mais, patience, pas question pour l'ÖSV de lancer Marcel Hirscher avant "cinq, six ou sept ans", selon son entraîneur, à la poursuite du grand globe. Compte tenu de son handicap sur les épreuves de vitesse, la stratégie est cependant toute tracée: "Gagner en géant et en slalom, puis grappiller des points en super-G et en combiné", esquisse Christian Höflehner. (avec AFP)

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