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La Trans Gran Canaria c'est une course monstrueuse avec ses 125km de long, ses 8000m de dénivelé positif et une succession terrible de longues montées et de descentes piégeuses.

Impossible ou presque de trouver une portion plate.

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Voici le récit (une partie) de Caroline Chaverot :

"22h50, comme les autres coureurs, je suis tassée comme une sardine derrière l'arche de départ."

J'éprouve soudain une certaine appréhension car ladite arche est très étroite et je crains de me faire pousser. Si je survis aux 50 premiers mètres de la course, je pourrai aborder les 125 km suivants avec une certaine confiance : 

Je me suis bien préparée, mes problèmes d'anémie semblent momentanément résolus et surtout, j'ai une très grosse envie de courir ! J'ai même trouvé un assistant de choc, Javier Torrent.

Quand le départ est donné, ça ne loupe pas, je me fais pousser plutôt brutalement ; j'ai aussi la surprise de voir tout le monde partir à fond. Au bout d'un km, une fois la côte atteinte les choses se tassent et je double toutes les filles et des wagons de coureurs.

Je suis concentrée sur ma respiration et ma foulée, mon objectif étant d'être le plus détendue possible. Les premières heures de course sont pour moi un vrai bonheur..."

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"A Agayaurès, dernier point d'assistance, je bois un peu, récupère 1/2 l d'eau, et entame au petit (vraiment petit) trot, la dernière montée de la course."

Arrivée au col, le panneau qui indique l'arrivée à 15 km me déprime un peu : je pensais être à 12-13 km de l'arrivée. Je fais le calcul que, à 10 km/h, il me reste donc 1 h 30 de course ! Ouah ! Là j'ai vraiment mal partout !!

J'essaie de me mettre dans une sorte d'état méditatif, d'oublier le temps ou les km et de me concentrer sur ma musique et les beautés de la nature. Ca marche par moments, mais pas tout le temps.

Après une brève  descente caillouteuse, on arrive bientôt dans un lit de rivière asséchée, avec des gros galets irréguliers : le bonheur pour mes muscles déjà au bout du rouleau. Du coup, les chevilles sont moins souples que d'habitude et je sens qu'elles commencent à souffrir.

A 5 km de l'arrivée, à ma grande surprise, je vomis soudainement un petit coup, comme ça, de manière complètement inattendue! Du coup, j'ai soudain une grosse baisse de moral, car j'ai tellement mal partout que l'idée de courir encore 30 mn m'est insupportable!

J'ai envie de m'asseoir, ou au moins de marcher un peu! Je verse même une petite larme, dans un grand moment d'auto-apitoiement. Ce moment passé, je continue à courir dans une sorte d'état second, tout en commençant à me faire régulièrement doubler par les marathoniens.

Et puis soudain, enfin, l'arrivée est en vue ! Tout à ma souffrance, j'ai du mal à être contente, à réaliser que je suis en train de gagner la Transgrancanaria ! En franchissant la ligne, je suis un peu ahurie et tellement soulagée qu'enfin je n'aie plus à courir! 

La joie d'avoir gagné et surtout réalisé un très bon temps (15h23) vient ensuite. Pour finir, je voudrais vous remercier, vous qui me suivez sur Facebook, vous qui avez souvent de très gentils mots pour moi, dans mes réussites comme pour mes échecs.. Vous m'avez donné la force de finir cette course, merci!!"

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Pour lire le récit de Caroline Chaverot en entier, rendez vous sur son blog : carochav.blogspot.fr/​

Les classements de l'édition 2016 ICI

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