Coline, vous semblez très émue. Que signifient ces larmes ?

"Oui, je suis très émue... Si je pleure c'est bien sûr parce que je suis super heureuse. Une médaille mondiale, ici à Oslo devant tellement de monde, c'est quelque chose. Mais je suis aussi un peu déçue. Il y avait moyen de faire mieux. J'étais un peu fâchée sur mon premier saut. J'ai pris un bon départ, j'étais bien relâchée. Mais il y avait pas mal de vent, j'ai été pas mal brassée en l'air. C'est en partie de ma faute, je n'ai pas été assez active. J'ai mal géré mon vol. Heureusement, je claque un excellent deuxième saut qui me permet de monter sur le podium. Avant ce saut, je me suis dit que je n'avais plus rien à perdre. Je me suis dit +va-y, saute, fais de ton mieux et on verra+".

 Vous étiez 5e il y a deux ans au Mondiaux de Liberec, 3e ici à Oslo à seulement quinze ans. Votre avenir semble radieux, non ?

"Je peux encore beaucoup progresser, c'est vrai. Mais je ne réfléchis pas en termes de résultats. Pour moi, le saut à skis, c'est d'abord prendre du plaisir. C'est du +fun+. Le saut c'est d'abord des sensations, se sentir libre, voler... Après, la compétition, c'est autre chose. C'est grisant aussi, bien sûr. Surtout ici, à Oslo, le temple du ski nordique. Je savais que j'étais attendue".

 Etait-ce un concours difficile à gérer vu les conditions climatiques difficiles ?

"C'est sûr que le brouillard, le vent, c'est pas évident. J'ai essayé de ne pas y penser, de ne pas me mettre de pression avec ça. Mais c'est vrai que ce n'est pas facile de sauter dans de telles conditions. Il faut surtout rester concentrée sur soi-même. Je crois -et c'est valable pour toutes les concurrentes- qu'il n'était pas possible de donner le meilleur de son potentiel dans ces conditions". (avec AFP)

Photo : Nordic Focus