La très chic Courchevel, l'une des stations du domaine skiable des Trois Vallées (Savoie), fait son retour dans le circuit de la Coupe du monde d'alpin en organisant cette année une épreuve de slalom femmes, ce qui n'était plus arrivé depuis plus de trente ans.

La dernière épreuve de Coupe du monde remonte en effet au 7 janvier 1979, un Géant masculin remporté par le Suédois Ingemar Stenmark.

Depuis, plus rien côté compétition internationale, tandis que la station de ski montait en gamme et devenait l'une des plus prestigieuses de la planète aux côtés de Gstaad en Suisse et d'Aspen dans le Colorado américain, accueillant familles royales, jet-set et plus récemment oligarques russes.

La participation retrouvée à la Coupe du monde marque un tournant stratégique en termes d'image: Courchevel veut montrer que la station n'est pas seulement réputée pour sa beauté et pour son luxe mais qu'elle est aussi taillée pour l'organisation de compétitions internationales, cette année et à l'avenir.
                          
"C'est une idée qui a pris 10 ans",
résume Michel Raffin, le président du Club des sports de Courchevel: montage du dossier, obtention des feux verts de la Fédération française de ski (FFS) et de la Fédération internationale de ski (FIS), sans oublier l'organisation de Coupes d'Europe pour faire ses preuves.

Intégrer Courchevel au Cirque Blanc, c'est aussi faire profiter le ski de compétition de l'image de marque de la station, a-t-on fait valoir du côté de Courchevel. Un message qui est visiblement passé: la station est inscrite pour l'organisation de la Coupe du monde en 2011, 2013 et 2014.

Quant à la piste, elle a fait l'objet de travaux d'aménagement depuis l'été dernier sur le Stade de slalom Emile Allais à Courchevel 1850 - l'un des cinq villages qui forment Courchevel.

"Elle fait partie des plus belle pistes du monde", selon les mots du directeur de l'épreuve, Jean-François Leduc, ex-entraîneur national et vice-président de la commission alpine à la FFS.  "Le sommet est raide et avantage les techniciennes. Le bas permet aux glisseuses de s'exprimer".

Taïna Barioz (photo ci-dessous) et Anne-Sophie Barthet (photo du haut), les deux Bleues de Courchevel,
renchérissent. "C'est une belle piste pour le spectacle, le public peut suivre la course en intégralité", note Barioz, tandis que Barthet, spécialiste du slalom, souligne que "c'est une piste exigeante, complète. Il y a des dévers, des mouvements de terrain, des coudes, un mur raide".

Si Barioz et Barthet  joueront les outsiders dans leur station, on attend côté français le réveil de l’imprévisible Sandrine Aubert.

La skieuse des Deux-Alpes, qui fait désormais bande à part de l'équipe de France, n'a pas connu le démarrage escompté entre une première manche inachevée à Levi en Finlande et une 14e place à Aspen aux Etats-Unis.

"Je me sens bien sur mes skis, j'ai retrouvé de bonnes sensations", affirme Aubert. "Je sais qu'en général je fais partie des meilleures, donc il suffit que je m'exprime. Si je fais des manches comme à Aspen, je finis dans les 15, et quand je skie bien, je finis parmi les premières".

La skieuse aux quatre victoires en Coupe du monde s'est même fait supplanter en ce début d'hiver en termes de résultats par la jeune et prometteuse Nastasia Noens, 6e au slalom d'Aspen. "Je voudrais faire de nouveau deux manches pleines, et faire mieux qu'à Aspen", dit la jeune Niçoise, qui a intensifié depuis cette été sa préparation physique et mentale.

Dans le duel au sommet que se livrent l'Américaine Lindsey Vonn, triple tenante de la Coupe du monde, et l'Allemande Maria Riesch, ce slalom devrait permettre à la seconde, reine absolue des piquets depuis deux ans, de reprendre la main avant Noël.

Riesch reste largement supérieure à sa rivale en slalom, elle est la tenante du titre du globe de la discipline et reste sur deux deuxièmes places lors des deux premiers slaloms de la saison.

Ces premiers slaloms de cette Coupe du monde ont mis en valeur d'autres techniciennes, comme la vice-championne olympique, l'Autrichienne Marlies Schild (victorieuse à Levi), sa compatriote Nicole Hosp, la Suédoise Maria Pietilae-Holmner (gagnante à Aspen) et la Finlandaise Tanja Poutiainen, déjà deux fois sur le podium en slalom.

La Slovène Tina Maze pourrait aussi jouer les trouble-fête, après ses deux Top 10 et sa huitième place dans le super-combiné de Val-d'Isère tout comme l’excellente Sarka Zahrobska et sa « voisine » slovaque Veronika Zuzulova.

On suivra également les nombreuses allemandes toujours redoutables en slalom avec Susanne Riesch, Chmelar, Geiger et Duerr. (avec AFP)

  Le programme

  Mardi 21 décembre: slalom 10H00 1re manche, 13H00 2e manche

Photos : Agence Zoom