...

Pas si simple

Le premier paramètre à considérer est l’inclinaison de la montée. Mais derrière ce terme se cachent en réalité de nombreux éléments.

En effet, si calculer le pourcentage moyen de la côte constitue la première étape, ce n’est souvent pas suffisant pour appréhender une difficulté.

Dix kilomètres à 6% peuvent très bien dissimuler deux kilomètres à 10%, rendant l’ascension plus coriace qu’elle n’en a l’air.

Si la longueur d’une montée est aujourd’hui plutôt facile à calculer (encore faut-il se mettre d’accord sur les points de départ et d’arrivée), grâce par exemple aux cartes de l’IGN, la régularité d’un col ou d’une montée paraît plus difficile à quantifier.

Pour cela, la méthode dite de la cotation au carré apparaît comme une approximation intéressante. Elle est d’ailleurs utilisée par le club des cent cols, référence en la matière, dans son dossier « Dossier grimpées – France » (janvier 2009).

Le processus consiste à élever au carré le pourcentage moyen de chaque subdivision kilométrique de la montée, par la longueur de la subdivision.

Par exemple, une montée de 2 kilomètres à 5% en moyenne aura une valeur de 2 × 5² = 50.

En revanche une montée composée d’un kilomètre à 2% et d’un autre à 8% (pour une même moyenne de 5%) vaudra 1 × 2² + 1 × 8² = 68.

On le comprend ici, la méthode traduit le fait que l’effort à déployer n’est pas proportionnel à la pente, et est plus important sur des pentes irrégulières.

...

Des sites spécialisés

Chacun peut donc assez facilement « coter » une montée, et donc quantifier approximativement l’effort à déployer, en calculant le pourcentage moyen par kilomètre par exemple.

Pour être plus précis et éviter de mauvaises surprises, un calcul peut s’envisager par tronçon de difficulté, tronçons identifiables à l’aide des courbes de niveau des cartes IGN.

Afin de se faciliter la tâche, des sites proposent des profils de pente déjà préparés (cols-cyclisme.com), malheureusement souvent au kilomètre.

Le site Alpes4ever.com offre des profils plus personnalisés et souvent de qualité… mais uniquement dans le massif des Alpes.

Cette technique permet de classer les cols, et donc de leur attribuer une catégorie lors des compétitions internationales.

C’est ici qu’il convient de rajouter quelques paramètres qui peuvent nuancer cette valeur de difficulté de la côte. Par exemple, à profil égal, plus la montée est élevée en altitude, plus l’oxygène se raréfie, et plus l’effort va être important.

Ceci est d’autant plus vrai si les derniers kilomètres (donc les plus élevés) sont les plus pentus, par rapport à un profil équivalent mais dont le pied comporte les pentes les plus soutenues.

...

Les éléments naturels

Un élément tout aussi non négligeable, à garder en tête pour tout cycliste, reste l’exposition de la route au soleil et au vent, en fonction de son orientation.

Ceci fait partie d’éléments plus qualitatifs, comme la qualité du bitume ou la fréquentation de la route, qui peuvent éroder la sensation de plaisir et parfois la performance en conséquence !

Bien entendu, cette petite liste d’outils n’est pas exhaustive.

Nous espérons néanmoins qu’elle vous aidera à éviter des déconvenues liées à une accumulation de petits paramètres qui aurait pu vous inciter à privilégier une ascension plutôt qu’une autre, et rester sur de meilleures sensations sur le vélo.

On peut très bien rester « collé » un jour, et une semaine plus tard se retrouver à fumer le cigare sur le même col. Avouons que c’est plus agréable…

Enfin n’oublions pas que chacun peut appréhender à sa manière une même difficulté, notamment en fonction de l’ensemble du parcours et du matériel qu’il possède (prévoir les braquets adéquats).

En outre, une préparation théorique minutieuse n’est pas gage de sûreté, ce sont principalement l’entrainement et la forme du cycliste le jour J qui jouent (aérobie, qualité du sommeil et de l’alimentation…) !

...

Photo : Cyclocalendar

...