Cyprien Sarrazin se confie

Invité récemment à Genève lors d'une conférence sur la gestion du stress, Cyprien Sarrazin s'est ensuite confié au journal Le Temps.

Le skieur français, qui avait frôlé la mort le 28 décembre à Bormio, a connu des semaines terribles : coma, opération, rééducation… Son corps a souffert, mais son mental reste inébranlable.

« Je n’ai plus de souvenir après la première porte. Je me suis réveillé à l’hôpital plusieurs jours plus tard »
« Quand j’ai vu mon crâne recousu sur une photo, j’ai compris que ce n’était pas un simple accident. Mais je suis là, vivant. »

Une longue reconstruction

Malgré les difficultés de ces longues semaines de rééducation, souvent loin de chez lui, il affronte la situation avec courage.

« Je ne veux pas faire semblant. Je suis en reconstruction, et c’est ok. »

Accompagné de kinés et de médecins, il a repris une activité physique légère : vélo d'appartement, renforcement musculaire doux.

Le ski et le VTT, ses deux grande passions, lui sont encore interdits.

Cyprien Sarrazin

Un scanner qui va tout décider

Dans les prochains jours, Cyprien Sarrazin va passer un scanner cérébral, décisif.

« C’est lui qui décidera. Moi, j’avance. J’ai retrouvé ma vision normale. C’était ma plus grande peur au début, mais tout revient lentement. Je prends les étapes les unes après les autres. »

En attendant le diagnostic, le skieur du Dévoluy refuse de se projeter trop loin. Pas de calendrier, pas de spéculations sur les JO de Milan-Cortina 2026, ni sur les mondiaux 2027 de Crans Montana.

Aujourd'hui sa priorité est devenue toute autre.

« J’ai appris à vivre au présent. Ce n’est pas que j’ai peur de l’avenir, mais je veux être en paix avec ce que je peux donner aujourd’hui. Je n’ai pas de frustration. J’ai tout donné avant ma chute. Si je peux revenir, je reviendrai. Sinon, j’aurai vécu quelque chose de grand. »
« J’ai touché mes limites. J’ai failli mourir. Et pourtant je souris, je veux vivre chaque jour avec intensité. Le ski attendra, ou pas. »
Le savais-tu ?
Cyprien Sarrazin a signé un exploit rare en décembre 2016 à Val d’Isère, remportant sa première course de Coupe du monde en géant parallèle dès sa troisième participation, sans jamais avoir terminé une manche auparavant.