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Une légende de la discipline

Six semaines seulement après avoir remporté et établi un nouveau record sur la course américaine de la Hardrock, disputée à plus de 3000m d’altitude, le Bourguignon écrit une nouvelle page de son histoire.

François D'Haene parfaitement préparé, aura contrôlé ses adversaires tout au long du parcours. Profitant malgré lui des abandons de Xavier Thévenard (50e km), Tim Tollefson (78ekm), D’Haene a d’abord fait la course en tête avec un autre favori désigné, l’Américain Jim Walmsley.

Au sortir de Courmayeur (ITA), peu avant la mi-course, après avoir franchi les cols du Bonhomme, de la Seigne, et l’Arête mont favre avec l’Américain, D’Haene prenait une petite longueur d’avance, et repartait de la base de vie italienne avec un avantage de 3 minutes.

Dans la longue ascension vers le Grand Col Ferret qui suivait, Walmsley jetait l’éponge à son tour, bientôt suivi par Pablo Villa (ESP).

L’horizon se dégageait pour D’Haene, même si l’adversité était désormais personnifiée par Aurélien Dunand-Pallaz (FRA) et Germain Grangier (FRA), pointés à 10 minutes au sommet du Grand Col Ferret, et Mathieu Blanchard (FRA), à 25 minutes.

Dans la grande descente menant à Champex (SUI), D’Haene maintenait son avance, et pointait au ravitaillement suisse avec 12 minutes d’avance sur Aurélien Dunand-Pallaz.

Puis lors de la montée des Tseppes, Blanchard reprenait Germain Grangier et prenait la 3e position provisoire. A Vallorcine (km 150 ) D’Haene effectuait un ravitaillement express (1’15) et repartait à l’ascension de la Tête au Vent et de la Flégère, soit les 900 derniers mètres positifs de dénivelé de la course.

Sous une météo ensoleillée, D’Haene ne faiblissait pas, gardant Dunand Pallaz à distance respectable, et constante (environ 15 minutes). Arrivé à La Flégère, il était temps de plonger vers Chamonix, pour s’offrir une 4e victoire sur l’UTMB.

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« Après un début de saison difficile, j’ai su me remotiver pour ce challenge » dira D’Haene sur la ligne d’arrivée.

« Cette victoire, je l’ai vraiment savourée, elle était très dure à aller chercher. J’ai eu les jambes dures assez vite. Avant Courmayeur, on a bien joué avec Jim Walmsley, et il l’a payé. De Courmayeur à Champex, j’ai souffert. Ce fut une course vraiment intense ».

Tenter une 5e ? Je ne dirai pas oui aujourd'hui. Peut-être plus tard, mais pour le moment, je suis très heureux avec quatre victoires. Une 4e victoire, c'est marrant oui.

Ça a l'air de bien plaire aux médias (rires). Ça fait toujours plaisir. Après, pour être honnête, j'étais là pour essayer de faire une course pleine. J'espérais pas forcément gagner cette année.

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Derrière lui, la menace Dunand-Pallaz sera restée présente jusqu’au bout.

Le détenteur du record du monde de dénivelé positif en 24 heures (17 218 mètres) sera resté au contact tout au long des 170km de course, pour terminer à une magnifique 2e place, en 20h58.

« C’était le gros objectif de ma saison, mais j’étais dans le doute jusque début août. J’ai aussi eu très peur au début de course, car j’ai quasiment eu des crampes aux quadriceps dès St Gervais, mais c’est revenu petit à petit.

Et j’ai surtout combattu pour conserver ma 2e place, car le 3e était proche, et j’ai tout donné jusqu’à la, Tête aux Vents où j’ai compris que c’était bon pour la seconde place… ».

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Mathieu Blanchard complète ce podium 100% français, une première dans l’histoire de l’UTMB®, en 21h12.

Venu à l’ultra en 2017, Blanchard aura effectué un apprentissage express de la distance.

« Je n’arrive pas à réaliser. Ce podium sur l’UTMB®, c’était un rêve ; je ne pensais pas qu’il arriverait aussi tôt. Je suis sur une autre planète ! Tout s’est aligné aujourd’hui. J’ai eu l’impression de voler sur tout le parcours !

Mon niveau d’énergie est resté constant et m’a permis de pousser tout au long de la course ! ».

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