"Stay in love, my love", peut-on ainsi lire sur la paire de skis, plaquée en bois de palissandre, qu'un mari amoureux a commandé à Bohême, fabriquant de skis sur mesure installé à Lumbin, en Isère.
Dans leur modeste usine, les trois ouvriers de la marque qui appartient au monde très fermé des entreprises françaises de skis haut de gamme glissent leur main sur les lamelles de bois exotique afin de détecter les moindres défauts.
"Notre clientèle recherche la perfection", souligne Arnaud Benoist, directeur marketing de la marque, qui écoule environ 600 paires par an pour un prix moyen de 2.000 euros.
"Nos clients sont fortunés et veulent se différencier des autres certes, mais ce sont avant tout des passionnés de ski", souligne le directeur de Bohême dont 50% de la production est écoulée à l'étranger, principalement en Italie et aux Etats-Unis.
Incrustés de diamants et d'or blanc, les skis en titane "Ultime", vendus 42.000 euros par le groupe Lacroix, peuvent s'enorgueillir d'être parmi les plus chers du monde. "C'est un produit complètement hors norme, développé pour asseoir notre image de luxe", précise le Pdg de la marque, Bertrand Roy.
"Raffinement" et "innovation technologique" sont les maîtres mot de la marque de prestige: "ces skis de luxe ont été créés pour satisfaire les caprices de milliardaires russes venus briller dans les stations huppées françaises", s'amuse le responsable commercial de Rossignol, Jean-Luc Gaydon.
Ancien salarié au service recherche et développement de Rossignol, Alain Zanco et son unique ouvrier défendent une fabrication artisanale, où "l'esthétique et les performances sont indissociables".
"Comme un couturier, nous fabriquons des skis sur mesure adaptés à la morphologie de nos clients et à leur personnalité", ajoute celui qui fait remplir à chacun de ses riches commanditaires un questionnaire pour cerner "leur caractère", à l'instar de ce client monégasque "à la glisse engagée".
Les spatules confectionnées en acacia et balsa d'équateur s'apprêtent ainsi à rejoindre le sapin de Noël de ce skieur en vacances à Courchevel, qui a déboursé 12.000 euros pour "une pièce unique" ayant nécessité 80 heures de travail.
Pour environ quatre fois le prix, Lacroix qui explique miser dorénavant "d'avantage sur le service", propose une malle éditée en dix exemplaires comprenant tout l'équipement du skieur.
Des spatules aux bâtons en passant par les gants en cuir, l'ensemble, qui inclut un service d'entretien et de gardiennage du matériel ainsi qu'un forfait à l'année à Courchevel, est commercialisé 50.000 euros. (avec AFP)