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Tout faire pour maintenir les courses

Depuis de nombreuses années, la neige artificielle est devenue un moyen indispensable pour garantir la tenue de nombreux évènements hivernaux, et les grandes épreuves populaires de ski de fond sont également concernées.

La Vasaloppet, le mythe, qui accueille chaque année plus de 150 000 skieurs durant deux semaines, de nombreuses courses, précèdent la course phare, utilise elle aussi la neige de culture.

"Les récentes hausses fulgurantes des prix de l'électricité vont fortement impacter notre budget.

En général on prévoit environ 270 000 euros de frais pour fabriquer la neige artificielle, la transporter et l'étendre ensuite sur le parcours." explique Tommy Höglund, directeur de la Vasa, à Langd.se.

"Ceci concerne surtout le dernier tiers de la course, une partie qui, selon les dernières études climatiques, doit enneigée artificiellement une année sur trois, mais peut-être que dans dix ans ce sera quatre fois sur cinq.

Depuis quelques semaines nous devons réfléchir et surtout optimiser notre façon de travailler.

Il s'agira de récupérer plus de neige naturelle dans la région, et de fabriquer de la neige à canons par temps plus froids, pour une meilleure conservation.

Il faudra aussi passer par le swnofarming et augmenter notre stock actuel de 50 000m3. Nous devrons sans doute créeer une couche de neige moins importante sur la piste" conclu Höglund.

Le directeur de la course ne sait pas encore à quelle sauce il sera mangé par ses prochaines factures électriques car les contrats seront rénégocié en décembre, mais à priori le budget électrique de la Vasa pourrait doubler.

Même inquiétude en Italie

Pour les responsables de la Marcialonga, une épreuve longue distance qui apporte des retombées économiques par millions à toute une vallée, l'augmentation de l'électricité sera encore plus difficile à maîtriser.

"Nous avons installé un systême sophistiqué de canons à neige tout au long du parcours, sans doute le meilleur en Europe. Pour enneiger correctement le parcours il nous faut 150 000 m3" avoue Davide Stoffie, chef de l'organisation.

"En général, sans neige naturel, les coûts de fabrication tournent autour de 500 000 euros, mais cet hiver, avec cette hausse incroyable on va dépasser le million d'euros ! 

Heureusement nous avons encore les moyens de financer tout cela cette année, mais pour la suite un tel surcoût nous empêchera toute évolution, et tout autre investissement.

Nous recherchons des moyens pour limiter au maximum notre consommation énergétique mais cela ne se fera pas au détriment des participants, cela ne se fera pas au dépent de la qualité de notre accueil et de notre épreuve."

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Schladming dans l'incertitude

Pendant que les courses dépendantes de la neige artificielle s'inquiètent, ski de fond, biathlon, ski alpin, d'autres évènements sont également en danger. C'est notamment le cas des courses nocturnes.

Ainsi, la plus célèbre d'entre elles, le magnifique slalom masculin de Schladming, spectacle merveilleux disputé chaque hiver devant près de 50 000 fans, se trouve actuellement dans le doute le plus total.

Les organisateurs s'attendent à une hausse énorme de leur facture électrique et se demandent même si ils recevront l'autorisation gouvernementale pour organiser à nouveau l'évènement de nuit.

La Fédération Internationale de Ski, par l'intermédiaire de Michel Vion, a elle aussi fait part de ses inquiétudes, au point d'envisager dès maintenant l'annulation possible de plusieurs épreuves.

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Alors évidemment les bobos écolos vont nous ressortir l'argument intelligent habituel, dans le style "bien fait pour eux, stop à la neige artificielle, trop de CO2, et on en passe." mais la réalité du terrain n'est évidemment pas la même.

Derrière toutes ces courses de ski, il y a toute une économie qui fonctionne, il y a des dizaines de milliers de salariés partout en Europe qui sont inquiets, comme beaucoup, et potentiellement touchés par cette scandaleuse augmentation des coûts énergétiques.

Se réjouir des soucis rencontrés par les autres n'a jamais été une preuve d'intelligence alors espérons que la raison finisse par l'emporter, souhaitons que chacun puisse continuer à vivre des fruits de son travail et de sa passion.

N'oublions pas également que le secteur du ski en Europe représente au mieux 0.01% des rejets de CO2 dans le monde.

Concernant la France, dans son ensemble, avec toutes ses industries polluantes, ses voitures par millions, ses avions et autres réjouissances, sachez qu'elle ne représente que 0.9% de la pollution mondiale.

Alors prendre le ski et ses canons à neige comme cibles c'est juste inaudible, mais les dogmes, chez certains, sont visiblement difficiles à détruire...